C’était une des lectures communes du mois de décembre.
Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d’Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d’Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l’immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l’épouse aimée, et Nella, l’immigrante sarde porteuse d’un étrange passé. Un moment de vérité où il fait l’expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d’événements tragiques. Même s’il sait que l’homme n’est pas maître de son destin, il tente d’en saisir le sens jusqu’au vertige.
Roman de 192 pages – Se le procurer
Chronique de Kadeline
Il y a des lectures qui ne passent pas et celle-ci en fait partie. Cette lecture a été pour moi un gros raté. Je n’ai aimé ni l’histoire, ni l’écriture, ni les personnages.
On a des phrases longues qui nous perdent, associées à des phrases courtes plus attrayantes ; ça donne une impression de rythme saccadé qui ne m’a pas convaincue. Niveau histoire, ce n’est absolument pas ce que je pensais. J’imaginais une rétrospective de l’histoire de l’arrivée des migrants mais en fait on a un retour uniquement sur la petite vie du narrateur. On referme ce livre avec la certitude que ça pourrait se dérouler n’importe où ailleurs, on aurait le même texte ou presque. pour ne rien arranger, le narrateur est imbuvable. On a envie de le baffer. Il considère normale un grand nombre de choses qui sont juste scandaleuses. Il mériterait juste de finir en prison et il a une façon de s’exprimer qui n’est même pas agréable à lire.
Il fait le point sur sa vie, avec ses erreurs mais c’est principalement le bilan de tout ce qui ne lui a pas plu et où il ne comprend toujours pas le souci. Si vous voulez des histoires de migrants, oubliez ce texte-ci, c’est tellement léger qu’on ne les voit même pas. En revanche, si lire le bilan d’une vie d’un personnage dans le déni vous tente, là vous pouvez essayer ce texte.
Chronique de Sally Rose
Le narrateur se prépare à quitter l’île sur laquelle il a passé quelques décennies. Il y a été heureux, amoureux, éperdu de culpabilité, autoritaire et solitaire.
A travers cette destinée, l’auteure nous rapporte quelques anecdotes sur les milliers de personnes qui ont dû montrer patte blanche dans ce camp de rétention avant d’être admis à vivre aux Etats Unis.
Sur le plan historique, c’est plutôt intéressant même si j’aurais aimé en avoir un peu plus.
En revanche, le sort du narrateur m’a fait grincer des dents. Abus de position dominante, viol, cet homme confond visiblement désir sexuel sauvage et amour.
J’imagine que j’ai dû passer à côté de quelque chose car le bien que j’ai pu lire de ce roman me fait douter des intentions de l’auteure.
Dommage car c’est bien écrit, les descriptions sont poétiques et le style est littéraire juste ce qu’il faut.