Chronique de Amélie

Il y a tellement TOUT dans ce roman qu’on se dit qu’Henri Loevenbruck aurait sans doute pu écrire un essai sur l’homme et la liberté et s’en tirer avec les honneurs. Mais heureusement il a écrit encore mieux : un livre où l’émotion se cache à toutes les pages et même entre les pages (parce que t’as beau avoir laissé le livre traîner au fond de ton sac, tu te surprends entre le rayon bio et le rayon fromage à te demander ce qu’il fout Freddy en ce moment).
Et toi qu’est-ce que tu fous? Qu’est-ce qui te libère, qu’est-ce qui t’aliène? La famille, les amis, le boulot, l’argent, quatre murs, deux roues ou peut-être quatre, la drogue, la lecture aussi, non ?
C’est comme si toute forme de libération roulait avec son double diabolique.
Il parait que « La liberté, il y en a partout. Il faut juste avoir le courage de la prendre. » Et du courage il en faut parce qu’on vit dans une belle société d’asservis et que ta vie ça a l’air plus important de la gagner que de la vivre à entendre certains. Alors en mettre plein la vue aux gens avec ta liberté ça risque de pas plaire à tout le monde, de susciter pas mal de jalousies et de mandales dans ta gueule pour te rappeler que « la récréation est finie » ou que la vie c’est pas ça.
Mais pourquoi la vie ce serait pas aussi simple qu’une bande de potes, quelques motos et une belle étoile? Et rouler, rouler sans jamais s’arrêter parce que comme ça t’aurais une chance que l’ordre naturel des choses te rattrape jamais. Inventer son mode de vie, ses codes, ses loyautés. Jusqu’à te rendre compte que ta liberté et celle des autres c’est peut-être pas toujours la même que ce qui te libère les enferme peut-être et inversement.
Peut-on vraiment être libres à plusieurs comme tu l’affirmais, Bohem, fier comme un coq devant la belle Nina ?
En tout cas, moi, là tout de suite, ma seule certitude c’est que j’ai le cœur menotté par un torrent d’amour pour tout un tas de gens présents ou absents, pour Bohem aussi qui fait maintenant un peu partie de moi et pour les jolis mots de l’auteur parce qu’il a su dire l’indicible dans la violence comme dans la douceur avec l’accent de la vie, celui qui fait un peu suer des yeux. Merci.
Cette lecture valide :
La consigne n°6 du défi Les Expressions gourmandes
A propos du livre :
Résumé : Providence, le grand nulle part. La bande d’Hugo, dit Bohem, s’englue dans un avenir opaque. Pour s’en affranchir, vivants et libres, ces rêveurs intrépides entreprennent une traversée du pays qui n’épargnera rien ni personne. Guidant leur devoir d’insoumission, trois valeurs tutélaires : loyauté, honneur et respect. Sur la route, Bohem et les siens feront l’expérience de la vie, splendide et décadente. A la fin du voyage, au bout de l’initiation, un horizon : la liberté. Jusqu’où iriez-vous par amour de la liberté ?
Roman de 496 pages – se le procurer
Le mot de Sally Rose
Merci beaucoup pour ce partage Amélie. Ce roman touche tous ses lecteurs (ou presque), concentre beaucoup d’émotions et continue à faire rêver bien après sa lecture terminée