La nuit se lève de Elisabeth Quin

Chronique de Kadeline

La nuit se lève est une autobiographie. Je ne connaissais pas Elisabeth Quin et ai découvert qu’elle est présentatrice télé. Le point de départ de ce texte est le diagnostic d’un glaucome tellement avancé qu’elle risque de perdre la vue sous peu. Niveau handicap, on va avoir tout le cheminement entre la découverte, les questionnement et la digestion de la situation donc on est autour de thématiques qui me parlent. Oui mais le choix de l’autrice est de nous plonger dans ses pensées et c’est un type de narration auquel je n’accroche pas car c’est décousu. On a une succession de petites anecdotes sur des personnes célèbres aveugles qui s’intercalent avec la manière dont elle digère son état, ses peurs liées à son mari ; ça donne une tambouille confuse qui ne me convient pas. Malgré tout il faut noter que ça sonne vraiment juste. 
Par exemple elle décrit le fait qu’en tant que femme son image est importante, qu’en devenant aveugle elle perdra le contrôle de son image donc est-ce qu’elle sera encore considérée comme une femme ou est-ce qu’elle fera pitié à cause de «ratés visuels » ? Elle parle aussi de l’acceptation de son corps qui se transforme à cause des effets secondaires et du fait qu’elle ne verra plus les changements de son corps. Ce qui revient le plus est la peur de l’avenir de son couple :  comment rester désirable, ne pas être qu’une malade avec son aidant mais encore un couple, le décalage entre ce qu’on pense qu’on fera dans cette situation et la réalité quand on le vit vraiment…
Un dernier exemple de réflexion qui m’a beaucoup plu c’est l’appréhension d’être légitime ou non car elle n’est pas encore aveugle et ne le deviendra peut être pas complètement. 
Dans ce livre il y a de bonne choses même si je n’ai pas plus apprécié que ça. Il y a quand même un souci qui m’a agacé, si tu es journaliste tu vérifies tes sources. Alors un paléoanthropologue étudie l’homme et pas les fossiles d’autres animaux et encore moins Pikaia. D’ailleurs ce fossile n’est plus considéré comme un chordé (« premier pas » vers les vertébrés) depuis des années et puis il n’est pas âgé de 560ma on est plutôt vers 505ma et ce n’est même pas la bonne période car à 560ma on n’est pas dans le Cambrien mais dans l’Ediacarien.
En résumé, les réflexions et réactions face au changement sont très réussis mais il faut accrocher aux textes décousus.

Cette lecture valide :

La lettre Q du défi Abécédaire

A propos du livre :

Résumé : “La vue va de soi, jusqu’au jour où quelque chose se détraque dans ce petit cosmos conjonctif et moléculaire de sept grammes, objet parfait et miraculeux, nécessitant si peu d’entretien qu’on ne pense jamais à lui…” Elisabeth Quin découvre que son œil est malade et qu’un glaucome altère, pollue, opacifie tout ce qu’elle regarde. Elle risque de perdre la vue. Alors commence le combat contre l’angoisse et la maladie, nuits froissées, peur de l’aube, fragilité de cet œil soudain ausculté, trempé de collyres, dilaté, examiné, observateur observé… Elisabeth Quin raconte, avec une sincérité magnifique, cette traversée dont nul ne voudrait – maladie, destin ou don, comment savoir, qui change son quotidien en secret, et le secret en vie quotidienne. Nous l’accompagnons chez les médecins – et c’est Molière, de drôlerie, d’incertitudes, de sciences fausses ou vraies, avec de rares grands humains. Nous la suivons chez les marabouts, qui veulent la protéger de notre regard. Nous découvrons ses lectures, de Lusseyran à Hervé Guibert et Jim Harrison. Et comme elle, nous travaillons nos sens : fermer les yeux sous la douche ; marcher dans la forêt, la main dans celle de son compagnon ; écouter les oiseaux ; penser aux paysages ; écouter la nuit ; s’imaginer sans miroir, vue et malvoyante, prisonnière mais au-delà… La nuit se lève est ce récit, d’une beauté sublime, drôle à chaque page, terrifiant parfois, métaphysique malgré lui, sensuel, vivace – et contre toute attente, une marche vers la sagesse.

Récit de 144 pages – se le procurer

Le mot de Sally Rose

Merci beaucoup pour ce partage Kadeline. Un exercice de style périlleux

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2 commentaires sur “La nuit se lève de Elisabeth Quin

  1. Je l’ai lu l’année dernière sur les conseils d’une personne âgée de ma belle-famille qui a elle aussi un glaucome et qui avait eu le coup de cœur pour ce témoignage, personnellement je suis passé à côté et n’ai pas apprécié cette lecture.

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