C’était une des lectures communes du mois d’avril
Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

Le Rouge et le Noir, c’est le roman de l’énergie, celle d’un jeune homme ardent, exigeant et pauvre dans la société de la Restauration. Julien est le délégué à l’énergie provinciale, le délégué du talent à la carrière, des classes pauvres à la conquête du monde. Cette peinture, pleine, puissante, normale de l’énergie d’un homme, d’un pays, d’une époque, compose une œuvre immense que son temps ne comprit pas mais dont la vivante influence n’est pas encore épuisée. Albert Thibaudet.
Roman de 864 pages – Se le procurer
Chronique de Maggy
D’emblée, je dois avouer que je n’ai pas un attrait particulier pour les « classiques ». C’est donc toujours avec une certaine appréhension que j’en ouvre un. Parfois, j’ai de bonnes surprises, parfois pas…
Et ici, ça ne l’a pas fait.
Qu’est-ce que je me suis ennuyée durant cette lecture, qui fût pour moi laborieuse au possible. Je me suis même littéralement endormie sur le bouquin à plusieurs reprises, même en cours de journée, ce qui ne m’arrive jamais.
Si Stendhal est parvenu à vraiment bien représenter le milieu petit bourgeois (principalement) du XIXe siècle, il est aussi parvenu à dépeindre des personnages que j’ai détestés. J’ai trouvé Julien Sorel particulièrement exécrable, égoïste, autocentré, jaloux, un peu mégalo, capricieux… Et même s’il a évolué au cours du roman, ce ne fût, pour moi, pas pour un mieux tombant parfois dans une mièvrerie agaçante.
Du côté des femmes, jusqu’au bout j’ai détesté Madame de Rénal et si j’ai trouvé Mathilde particulièrement idiote dans la première moitié du roman, elle est un peu remonté dans mon estime par la suite, sans aller bien haut tout de même.
Bref, un roman assez dense, surtout intéressant pour le contexte qu’il met en avant mais dont je garderai un souvenir embrumé.
Je suis quand même bien contente d’être arrivée au bout de ce pavé qui fait partie de ces œuvres « qu’il faut avoir lus mais qu’on n’a pas envie de lire » pour paraphraser Twain
Chronique de Sally Rose
Qui n’a jamais entendu parler de Julien Sorel et de Mme de Rénal ?
C’était sans compter avec Mathilde de la Môle, petite bourgeoise capricieuse qui tergiverse pendant des dizaines et des dizaines de pages.
Si les deux premiers tiers étaient intéressants sur le plan politique, social et religieux, l’intrigue m’a parue d’un ennui profond. Julien Sorel n’est pas sympathique, Mathilde est pénible et si Mme de Rénal est touchante, elle disparaît bien vite du récit.
En revanche, la dernière partie devient haletante et toute la beauté de l’amour de cette femme pieuse et sensible explose de mille feux.
Au final, un bon classique qu’il ne faut pas lire que pour la romance.