Un tome qui me laisse un peu sur ma faim, avec du bon et du moins bon.
Brussolo nous concocte encore des scènes qui témoignent de sa fertile imagination. Les aventures de Shagan et Junia sont toujours très mouvementées dans lesquelles l’ennui n’est pas de mise avec notre duo de héros si atypique. Si vous aimez la fantasy sombre, très sombre, la saga du roi squelette peut vous satisfaire. L’auteur utilise des thèmes tabous tels que le cannibalisme, si bien que l’on sent par endroit les poils se hérisser quelques peu…
Si j’ai apprécié de revoir notre duo, j’avoue avoir été cependant un peu perplexe sur l’intrigue en elle-même qui me semble un peu décousue. J’ai eu l’impression que l’auteur avait perdu son objectif premier et la réaction des différents protagonistes ne m’a pas semblé très vraisemblable. Deuxième gros bémol : ce livre se présente comme une suite. Sauf que Brussolo a fait plusieurs histoires alternatives sur le roi squelette. Cette suite ne semble correspondre à aucune d’entre elles. Du moins elle n’y colle pas comme un gant épouse une main… On dirait plus une moufle. Moi qui aime les suites linéaires, j’avoue que cela m’a un peu gênée.
Brussolo reste un auteur que j’ai eu cependant plaisir à découvrir. Je lirai d’autres tomes de lui mais pour ce qui est de Shagan et Junia, je pense m’arrêter là. Cette suite n’est à mon sens pas nécessaire pour découvrir le roi squelette.
Cette lecture valide :
La lettre S du prénom de l’auteur du défi Le Petit Bac
Résumé : Shagan, le guerrier cul-de-jatte juché sur les épaules de l’ogresse géante Junia, pensait en avoir terminé avec le Roi Squelette dont les os finissaient de tomber en poussière au fond d’un tombeau obscur… c’était sans compter sur Jarak, l’héritier de ce roi magicien sanguinaire, qui reprend le flambeau de ses conquêtes et de ses massacres avec toujours plus de ferveur. Shagan et Junia sont obligés de fuir, escortant les hauts dignitaires d’un château assiégé dans un monde souterrain secret où leur lâcheté les a poussés. Dans une immense caverne, ils vont découvrir un monde de fou, où les pierres de lumières réduisent en cendre les mineurs qui les exploitent, où les ténèbres peuvent vous engloutir et vous faire disparaitre à jamais et où les lions albinos apprennent à parler parce qu’ils sont possédés par les âmes des morts. Finalement, Shagan et Junia auraient peut-être mieux fait d’affronter Jarak le bourreau que de se retrouver au cœur de la Nuit des Lions… un cauchemar sans retour.
Merci beaucoup pour ce partage Audrey. J’ai déjà entendu dire que cet auteur prolifique a une bibliographie de qualité inégale. Il en reste certainement beaucoup de bonne facture à découvrir ! ☺
Toujours la même recette et toujours aussi vite lu ! Une série que je conseille vivement de découvrir. Cependant, ceci étant un des derniers tomes, on perd beaucoup à ne pas les lire dans l’ordre, bien que l’intrigue policière reste parfaitement compréhensible. En revanche, si vous n’aimez pas les mêmes recettes narratives, peut-être vaut-il mieux passer son chemin, car le schéma a tendance à se répéter.
Temperance Brennan , anthropologue judiciaire, est sur des momies de chiens qui font peut-être l’objet d’un trafic, lorsque l’on retrouve le corps d’une adolescente que l’inspecteur Slidell classe tout de suite dans la catégorie « tapineuse immigrée clandestine et droguée ». Inconnue au bataillon, personne ne semble beaucoup se bouger pour identifier cette victime. Sauf Brennan qui, avec son énergie habituelle, prend le problème à bras le corps. Moyen pour elle d’oublier ses soucis quotidiens. À moins qu’elle ne s’en rajoute justement un ? Il faut dire que la vie de Brennan est encore mouvementée. Sur le point (d’enfin !) divorcer de son ex-mari volage lui-même sur le point de convoler avec une jeune écervelée, sans nouvelles de Ryan aux abonnés absents (sans que l’on sache au juste pourquoi) et pétrie d’inquiétudes pour sa fille, soldat en Afghanistan, Tempe pense, cogite et se remue les méninges encore et encore dans cette narration qu’on aime tant.
La narration est authentique. On est dans les pensées de Brennan. Avec toute sa morgue. Tous ces fils de pensées. Punchline et humour sarcastique sont là, juste ce qu’il faut. Brennan n’est pas d’un caractère facile avec ceux qui la prennent à contrepied et les échanges peuvent être tordants. On sent également la grande expérience professionnelle de l’auteure en tant qu’anthropologue judiciaire. Les détails techniques sont nombreux. Ce qui rajoute une patine d’authenticité qui n’est pas sans me déplaire. Comme de coutume, Kathy Reichs dénonce des problèmes de société qu’elle rencontre dans son métier : ici, c’est le trafic d’êtres humains. À cela s’ajoute une petite pensée pour les soldats partis défendre Mère Patrie avec la 2e partie centrée sur l’Afghanistan.
Résumé : Lorsque la police découvre le cadavre d’une adolescente sur le bas-côté d’une route peu fréquentée de Caroline du Nord, Temperance pense rapidement que la victime pourrait être une immigrante illégale qui se prostituait. En parallèle, le médecin légiste lui demande d’examiner des momies de chiens péruviennes interceptées par la douane. Y aurait-il un lien entre ce trafic d’antiquités et la traite d’êtres humains ? À mesure que l’affaire se complique, Tempe doit en plus affronter une tourmente dans sa vie personnelle. Sa fille Katy, en deuil de son petit-ami mort en Afghanistan, s’est enrôlée impulsivement dans l’armée…
Un tome 1 que j’ai bien aimé. L’auteur nous dépeint un monde moyenâgeux avec une société urbaine corrompue et oisive, une société rurale affamée, des inégalités sociales. Bref le scénario habituel. Petite touche de circonstances : l’épidémie. L’auteur fait le choix de mettre en avant surtout 6 personnages, 3 duos. La première partie pose les bases, place les pions de telle manière que le destin de ces 6 personnages se dirige dans une même direction : Darien, la capitale contrôlée par Douze Familles.
J’ai préféré la première partie à la deuxième, que j’ai trouvé plus brouillonne. Le tout aurait mérité peut-être un peu plus de développement : qui sont les Douze Familles, plus d’instants sur nos personnages afin que l’on s’attache réellement à eux.
C’est donc un tome qui se lit bien mais sans plus. Je lirai la suite cependant.
Pour finir, j’ai particulièrement apprécié la partie remerciement de l’auteur adressé à ses auteurs préférés!
Résumé : Douze familles, un seul trône. La cité de Darien arrive au terme de son âge d’or. Douze familles y maintiennent l’ordre grâce à leurs soldats, leurs artefacts, leurs espions et leurs souvenirs, se cramponnant à une paix qui menace de s’effondrer. La population subit ce qu’elle ne peut changer. Parmi ces vieilles querelles, un complot est ourdi pour éliminer un roi. Des étrangers à la ville seront contraints de s’y rendre : Elias Post, un chasseur ; Tellius, un vieux bretteur banni de chez lui ; Arthur, un garçon qui ne peut parler ; Daw Threefold, joueur et arnaqueur ; Vic Deeds, qui n’éprouve jamais la moindre culpabilité ; et Nancy, une jeune femme dont le pouvoir pourrait les perdre tous. Au coucher du soleil, leur entrée dans la ville va provoquer une succession d’événements explosifs. Avant le lever du jour, six destinées auront été bâties – ou détruites – à Darien. Bienvenue dans le monde des Prodiges de l’Empire, où l’épée et la sorcellerie sont reines… « Un maître conteur-né. » Sunday Express « Iggulden est d’une classe à part. » Daily Mirror « L’un des meilleurs romanciers historiques modernes. » Daily Express
Une histoire poignante qui me laisse toute bouleversée. Ayant éclaté en sanglots en moyenne un chapitre sur deux, autant dire que cette lecture ne se lit pas d’une traite malgré le plaisir que l’on a de vouloir voir défiler les pages. Des pauses sont nécessaires et pourtant je suis scotchée et impressionnée.
L’histoire est magnifique, sans fausses notes, du début jusqu’à la fin. Un jeune couple très soudé. L’un décède. Jeune, beaucoup trop jeune. Et si il est difficile de partir en laissant son âme sœur, il est très difficile de continuer à vivre sans son âme sœur également. Gerry laisse donc dix lettres à Holly. Une par mois. Pour l’aider à survivre puis tout bonnement à vivre… Ces lettres ne sont pas longues et pourtant en quelques mots chargés d’émotions qui vous retournent comme une crêpe. Il faut dire que je me suis pas mal identifiée à Holly, ses réactions m’ont paru authentiques. Quel talent que possède cette auteure, pouvoir nous faire ressentir aussi pleinement la détresse de la jeune femme.
Bref c’est beau. C’est même drôle par moment. Mes passages préférés sont également les plus purs, ceux où l’on voit Gerry. Deux petits chapitres sur 41. Et pourtant…
Une vraie claque, bien mieux que le film qui est déjà très bon. J’en ai encore les larmes aux yeux à y repenser…
Résumé : Quand on trouve l’âme sœur, on croit que le bonheur sera éternel. C’est ce que pensait Holly jusqu’à la mort de Gerry. À trente ans, elle se retrouve seule, sans espoir. Mais Gerry lui réserve une ultime surprise : dix lettres qui forment une liste de choses à accomplir pour réapprendre à vivre. Par-delà la mort, il lui adresse un message d’amour et de courage : elle sera heureuse sans lui, malgré le lien fort qui les unissait. Une comédie romantique, drôle et poignante, qui dépeint la vie telle qu’elle est : belle et triste à la fois.
Après que deux de mes amies ont découvert cette série, j’ai eu envie de m’y mettre à mon tour. Je savais peu de choses au début, si ce n’est qu’il s’agissait d’une uchronie avec l’Allemagne qui aurait gagné la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, j’étais libre de découvrir sans toutefois savoir vers quoi irait l’histoire.
On suit Krista, jeune soignante à la maternité, Aryenne, qui se retrouve rapidement séquestrée dans les souterrains de Germania avec ceux qui ne sont pas Aryens et qui tentent de survivre ainsi confinés depuis 200 ans.
L’auteure nous offre une vision réaliste de ce que pourrait être une Allemagne nazie dans une époque future. le mode de vie, les réactions, l’enrôlement de la population. On est plongé direct dans cet univers avec la naissance des enfants dans ce monde aspirant à la perfection. Young Adult, une romance se crée entre Krista et Elias, un Juif, un peu trop vite à mon goût mais il fallait s’y attendre. Le titre me semble bien choisi avec le dilemme intérieur de Krista qui semble de plus en plus adhérer à la cause des non-Aryens, quitte à renier son propre peuple, sa famille, son ancienne vie… Jusqu’à cette fin qui est quand même assez renversante!
Des passages, des éléments auraient mérité selon moi de plus amples éclaircissements. Cependant, niveau intrigue, ça se lit vite et bien. On veut savoir la fin.
Ce tome 1 laisse une foule de questions sans réponses ce qui me laisse à penser que je ne mettrai pas trop de temps à lire le prochain tome.
Résumé : Et si le dénouement de la Seconde Guerre mondiale n’était pas celui que l’on connaissait ? 200 ans après la victoire d’Hitler, Germania n’est plus un mythe. La race aryenne tant espérée par le Führer domine le monde et toutes les autres ethnies ont été éradiquées de la planète. Krista, jeune Aryenne, travaille dans un Lebensborn. Elle a été élevée dans le moule de la race pure et ne connaît que ce mode de vie, jusqu’au jour où elle suit malgré elle une femme dans les égouts de la ville. Ce qu’elle y découvre va ébranler toutes ses convictions et peut remettre en question le fonctionnement même du monde dans lequel elle vit.
Encore une pépite que ce polar historique signée Anne Perry. Riche en émotions, en informations, en enquêtes. Tout y est, jusqu’à la fin qui est extraordinaire ! Toujours cette maîtrise dans la chute ! Anne Perry aborde encore et toujours les mêmes thèmes, sans nous lasser : la misère sociale et l’hypocrisie de la bonne société qu’elle n’épargne pas…
L’histoire commence par le meurtre d’un usurier qui est également maître chanteur à ses heures. Ce dernier, cupide, n’hésite pas à faire chanter du beau monde. Or, tout ce beau monde semble être en relation avec Emily et Jack pour aider ce dernier dans la course à la députation. Emily étant enceinte, elle requiert l’aide de Charlotte pour recevoir lorsqu’elle ne peut pas, mettant ainsi la jeune femme à une juste place pour observer tout ce petit monde de suspects.
Tome riche en information d’un point de vue historique. Anne Perry aborde le manque de soutien vis-à-vis de la police après l’épisode Jack L’Eventreur. Également, comme d’habitude, les us et coutumes de la haute société. Les codes à respecter, les usages dans les dîners, etc. On est servi niveau mondanités : opéras, dîners, garden-party, etc. Les échanges entre dames donnent un certain piquant que j’ai vivement apprécié de lire. C’est également l’occasion de montrer la misère sociale avec l’usure ou encore des éléments plus terre-à-terre avec les tâches domestiques de Charlotte. Bref, ça fourmille de petits détails qui nous emmènent dans une société du XIX e siècle authentique.
Enfin, tome riche en émotion. Anne Perry nous met face, à travers ses personnages, à un dilemme moral. On compatit peu pour la victime. Pour autant, doit-on accepter que quelqu’un se fasse justice soi-même ? Elle a également particulièrement mis l’accent sur les sentiments des personnages. D’abord, la relation Charlotte-Pitt qui est toujours mise un peu à mal sur le sempiternel refrain « Charlotte s’est mariée en-dessous de sa condition » : Pitt culpabilise et Charlotte ne peut s’empêcher d’apprécier les quelques instants que lui procure sa sœur en la faisant rentrer épisodiquement dans son monde. Je suis ravie que l’auteure n’appuie pas trop dessus. A la fin, ça devient lassant. Anne Perry nous offre cependant de belles émotions en partageant pour la première fois la narration avec Micah Drummond. Cela a pour conséquence une Charlotte moins active, plus observatrice sans pour autant que ce soit gênant.
Résumé : Après qu’un obscur usurier a été retrouvé étranglé, l’inspecteur Pitt a besoin de tout l’entregent de son épouse Charlotte pour remonter la liste des gentlemen londoniens qui auraient eu intérêt à le voir disparaître. Lorsque William Weems, un obscur usurier, est assassiné du côté de Clerkenwell, une discrète jubilation se répand parmi ses clients qu’il n’hésitait pas, à sa façon, à « étrangler » sans pitié. Aussi, quand l’inspecteur Pitt trouve dans son bureau une liste avec les noms de la plupart des gentlemen londoniens, il prend conscience de l’ampleur de sa tâche. William Weems était un vulgaire maître chanteur. Mais Thomas a un atout en la personne de Charlotte, son épouse, issue de la meilleure société londonienne. Et que ce soit au cours de bals chatoyants ou de » five o’clock tea « , elle observe ce monde de passion, de pouvoir et de cupidité que la police n’est pas autorisée à voir…
Encore un super tome avec le Guet ! Décidément, je ne me lasse pas. Sans doute possible, les tomes du Guet feront l’objet d’une relecture.
Avec un pavé (400 p. pour les Annales, c’est une brique, mais pas celle des ruelles d’Ankh-Morpork mouahahah^^), Terry Pratchett nous fait un Retour vers le futur à sa sauce. Sans que le lecteur comprenne tout de suite de quoi il en retourne (forcément, sinon ce n’est pas drôle), on sait qu’on approche à une date fatidique, lié à un événement fatidique qui concernent des flics morts en service. Tout ça sur fond de lilas… En parallèle de Vimaire tout à ses souvenirs, nous avons sa femme sur le point d’accoucher. Et Vimaire est comme d’habitude, toujours tiraillé entre deux temporalités : son présent un peu trop parfait qui ne lui sied pas comme un gant malgré son bonheur domestique et sa nostalgie des temps passés et de ses semelles hyper-fines! Qu’à cela ne tienne! Alors qu’il pourchasse un dangereux criminel, le voilà catapulté dans le passé avec ledit criminel au moment fatidique… Vimaire, « secondé » par les moines de l’histoire, est donc contraint de ne pas trop faire dérailler le cours de l’histoire bien qu’un protagoniste principal et accessoirement ex-mentor succombe prématurément à cause de leur arrivée. D’autant qu’une révolution est imminente… Un joyeux bazar donc ! Et l’occasion pour notre commissaire promu « sergent d’armes » de penser un peu à ce qu’il a…
C’est l’occasion pour nous d’avoir un tome axé sur Vimaire. Un Vimaire cynique, pragmatique et très attaché à son propre sens de l’honneur, qui bricole par-ci, par-là les concepts légaux. Franchement, ces astuces, qui s’en lasserait ? C’est également l’occasion d’en apprendre plus sur Ankh-Morpork avant Vétérini, avant ce système de sécurité pervers mais pourtant très optimisé que représentent les Guildes. Enfin, c’est l’occasion de voir Vétérini jeune.
Le tome propose une réflexion un peu cynique, tout en humour noir, du gouvernement. C’est également et surtout un hommage à ceux qui tombent pour une juste cause…
Un tome à ne pas louper, qui ne nous ennuie pas une seconde, ne se perd pas dans une narration trop alambiquée comme Pratchett peut le faire des fois.
Résumé : Le commissaire Vimaire n’aurait jamais dû poursuivre un tueur sur les toits de l’Université de l’Invisible. Un accident est si vite arrivé. Une chute stupide dans la bibliothèque et le voilà projeté trente ans dans le passé… avec l’assassin. Vimaire va se retrouver face à une version plus jeune de lui-même. Que faire sinon former ce jeune homme à devenir un bon policier et assister à la naissance du Guet ? Mais Vimaire sait qu’il ne doit pas modifier le passé au risque de voir disparaître son présent : sa femme et son futur bébé ! » Si vous n’avez jamais lu un épisode du Disque-Monde, ruez-vous sur Ronde de nuit. Pratchett confirme ici qu’il est un grand auteur ! » ActuSF
Recueil de nouvelles qui s’inscrit dans la série Fidelma de Cashel de Peter Tremayne, légiste irlandaise du haut Moyen-Age. Un recueil que je ne recommande pas si vous ne connaissez pas la série mais plaisant si au contraire vous la connaissez bien. L’auteur nous offre ici une Fidelma toute à ses énigmes, avant que ne commence la série mais également pendant. Une quinzaine de nouvelles dans lesquelles vous retrouvez les thèmes habituels de la série : la place de la femme dans cette société irlandaise, les différences entre la vision romaine et la vision irlandaise du christianisme, l’aspect politique du pays irlandais ainsi que ses voisins à l’époque du haut Moyen-Age. Cette série nous montre une Irlande d’une incroyable modernité avec un personnage plein de fougue.
Pour ce qui est du format nouvelles, ce n’est pas ce que je préfère et c’est peut-être le bémol de ce titre. Avec les nouvelles, j’ai du mal à rentrer dans l’histoire, à ne pas entrevoir la chute. De plus, Peter Tremayne a réutilisé par endroits des mécanismes utilisés dans ces romans, ce qui nous enlève quelques surprises.
Pour autant, certaines nouvelles m’ont vraiment plu. La nouvelle éponyme, De la ciguë pour les vêpres, présente une chute assez incroyable. De même pour Invitation à un empoisonnement, qui en plus de la chute, nous offre un huis-clos digne d’Agatha Christie. Ambiance de huis-clos un peu morbide qu’on retrouve également dans Une sinistre abbaye. D’autant qu’on en apprend plus sur une certaine forme de christianisme, à faire frémir! Enfin, Un cantique pour Wulstan nous montre une énigme des plus réussies !
Résumé : Des nouvelles de Fidelma de Kildare, princesse d’Irlande, religieuse et avocate auprès des Brehons d’Eirann. Tirant parti de la popularité des romans de Sœur Fidelma, Peter Tremayne signe quinze nouvelles avec l’inimitable et résolue détective Sœur Fidelma, religieuse et éminente avocate des tribunaux d’Irlande. Quinze intrigues policières, strictement chronologiques, qui permettent aux fervents lecteurs de combler les vides laissés entre les romans. Dans chaque histoire, Fidelma fait preuve de son habituel don et de son instinct pour mener les enquêtes, sous l’ancien système de lois Brehon en Irlande. Un trésor de petites pierreries pour les adeptes des mystères historiques.
C’était le thème du club de lecture du mois de juillet
Nous étions 6 à explorer le sujet
Audrey a lu
Résumé : God damned ! Voilà que James Lacey, le charmant voisin d’Agatha Raisin, a disparu ! Renonçant à lui passer la bague au doigt, comme il le lui avait promis. C’est mal connaître Agatha. Délaissant son village des Cotswolds pour Chypre, où James et elle avaient prévu de célébrer leur lune de miel, elle part sur les traces de l’élu de son cœur, bien décidée à lui remettre la main dessus ! Mais à peine l’a-t-elle retrouvé, pas le temps de s’expliquer : une touriste britannique est tuée sous leurs yeux. Fidèle à sa réputation, Agatha se lance dans l’enquête, quitte à laisser filer James, las de ses excentricités… Avec plus de 200 000 exemplaires vendus, Agatha Raisin, l’héritière très spirituelle de Miss Marple version rock, a imposé sa personnalité loufoque et irrésistible. Vous reprendrez bien un peu de Worcestershire sauce dans votre thé ?
Une enquête légère, peut-être un peu trop légère à mon goût. Agatha Raisin, dans sa folle envie de reconquérir James Lacey (pourquoi ???) le suit dans ce qui devait être leur lune de miel : Chypre. Or, à l’instar de Miss Marple, les meurtres la suivent. De quoi pimenter leur quotidien sur place et rendre infernales ces vacances idylliques.
J’avoue être partagée sur cette enquête. On sait que ce sera léger mais pour le coup, je l’ai trouvé bien longue à venir. Surtout qu’on a l’impression que le meurtrier va se découvrir plus parce qu’il a peur qu’Agatha, avec sa réputation, s’en mêle, que parce qu’Agatha s’en mêle vraiment. L’aspect enquête est donc laissée de côté et les sentiments amoureux d’Agatha ont leur bonne place. Une trop bonne place à mon goût. La relation James-Agatha a de quoi lasser, je sais que je ne suis pas la première à le penser. Le petit plus est le dépaysement de ce récit. La lecture, durant mes vacances d’été, m’a donné bien envie de découvrir l’île de Chypre et son histoire riche…
Kadeline a lu
Résumé : Les courants du Flux qui relient les systèmes stellaires de l’Interdépendance s’effondrent les uns après les autres. Conscients du danger, les plus riches se sont réfugiés au Bout, la seule planète habitable de l’empire. Ailleurs, quelques uns se mobilisent pour venir en aide aux plus démunis : Kiva Lagos Marce Claremont, Tomas Chênevert et l’Emperox Griselda II. Dernier volume de la série.
L’interdépendance est un système de gestion de planètes. Grâce aux flux qui permettent un voyage rapide, chaque planète est spécialisée. Chacune dépend donc de toutes les autres pour sa survie. Si cette répartition semble un excellent gage de paix, elle est aussi sa principale faiblesse : que faire quand les flux sont en train de disparaitre, isolant des planètes qui peuvent survivre en autarcie ? C’est au début de cet événement critique, que l’on rencontre Cardénia, Kiva et Marce. Trois personnages dont l’importance et l’entente sont a priori plus qu’improbables et pourtant ils sont au cœur du plus grand chambardement depuis des siècles. Entre un scientifique doué mais maladroit, une emperox arrivée là par défaut et une fille de guilde malembouchée ne pensant qu’au sexe et au profit, l’avenir de l’interdépendance est mal partie. Comme l’effondrement de l’empire n’est pas suffisant, on peut ajouter une bonne dose de manigances pour prendre le pouvoir et sauver sa peau. L’idée de base et l’univers sont géniaux. Les personnages principaux et secondaires sont haut en couleur tout en étant crédibles. Les manigances sont bien pensées et nombreuses. Les différentes problématiques sur ce que les puissants considèrent comme primordial en période de crise est angoissant de réalité. J’ai beaucoup aimé la variété de personnages féminins qui chacun à sa façon est réussi. Sur le même principe, la gestion des règles est un détail de l’histoire très pertinent. Entre réflexions politiques, actions, aventures, complots et personnages il y a tout pour passer un bon moment. Et pour conclure sur cette excellente trilogie, on retrouve ce qui pour moi est la force de cet auteur, de l’humour et des réparties aux petits oignons.
Laehb a lu
Résumé : Quand Sheila Webb, jeune secrétaire intérimaire, arrive au 19, Wilbraham Crescent, elle trouve la porte ouverte. Elle s’installe au salon pour attendre le retour de Miss Pebmarsh qui a loué ses services pour l’après-midi. Surprise ! Elle découvre la pièce encombrée de cinq pendules qui avancent toutes d’une heure. Mais une surprise plus grande encore l’attend : le corps d’un homme caché derrière le canapé. Quand Miss Pebmarsh arrive enfin, elle est bien incapable d’expliquer quoi que ce soit… En effet Miss Pebmarsh est aveugle ! Heureusement Hercule Poirot, tout jeune retraité, a tout son temps pour venir démêler l’écheveau de cet imbroglio. Traduit de l’anglais par Jean-Marc Mendel
Encore une enquête où malgré tous les indices en poche je n’ai même pas entraperçu les motivations à cette mise en scène. J’avais soupçonné le bon personnage mais n’avais aucune idée du pourquoi ni du comment. Il faut reconnaître que cette intrigue est particulièrement tordue, voire particulièrement tirée par les cheveux ! Le grand Hercule Poirot le dit lui-même, on croirait lire une enquête policière de roman de gare. J’y ai vu un clin d’œil d’ Agatha Christie à bon nombre de romans plus invraisemblables les uns que les autres mais qui ravissent le lecteur. On se fait trimbaler de bout en bout et on en redemande !
Maggy a lu
Résumé : Un nouveau départ, l’envie d’y croire… Quand Axel, son mari, lui a proposé de quitter Paris et de déménager aux Engoulevents, le vieux manoir normand un peu délabré dont il a hérité, Margaux a dit oui. C’est vrai, les enfants auront plus de place ; lui, historien, n’a besoin que d’une bibliothèque et d’une bonne connexion internet ; elle, décoratrice, retrouvera facilement des clients. Et ils pourront toujours transformer une partie du domaine en gîte de charme. Mais si Margaux a accepté, c’est aussi pour une autre raison : elle veut tourner la page après une aventure qu’elle regrette encore et donner une nouvelle chance à son couple. Saura-t-elle trouver sa place dans un lieu chargé d’une histoire qui n’est pas la sienne ? Et comment regagner la confiance d’Axel ? Pourra-t-elle oublier ce qu’elle a laissé derrière elle, à Paris ? Axel, de son côté, réussira-t-il à revivre auprès de celle qu’il pensait si bien connaître ? Parviendra-t-il à se confronter à son passé et à faire des Engoulevents un véritable foyer ? Réparer les murs pour mieux réparer les cœurs. Pour ces deux âmes blessées reste L’espoir que le meilleur est à venir…
Axel et Margaux ont quitté Paris pour investir le manoir des Engoulevents, héritage familial d’Axel. Quitter la Capitale où Margaux est bien implantée en tant qu’architecte paysagiste est un grand risque. Mais la Normandie est supposée être un nouveau départ pour le couple et ses deux enfants. Parce que Margaux a trompé Axel et que malgré cela, ils veulent se retrouver, retrouver la confiance qui les unissait, ressouder leurs liens… La terre d’enfance d’Axel sera-t-elle propice à cette reconstruction ou finira-t-elle par totalement détruire leur couple? Quand on ouvre un roman de Françoise Bourdin, on sait à quoi s’attendre. Et pour moi, ses romans sont toujours des lectures doudou. Comme d’habitude, l’autrice s’est attachée à une problématique universelle (le reconstruction d’un couple après un adultère), a campé ses personnages dans une région qu’elle n’hésite pas à mettre en avant pour servir l’intrigue (la Normandie, qu’elle connait bien puisque c’est là qu’elle réside), a construit des personnages qui ressemblent un peu à Monsieur et Madame tout le monde et a saupoudré le tout de beaucoup de bienveillance.
Comme assez régulièrement dans ses écrits, Françoise Bourdin fait la part belle aux personnages masculins et très vite on avale les pages aux côtés d’une famille sympathique qu’on aimerait bien avoir comme voisins.
La cuvée Bourdin 2021 reste donc dans la lignée classique de sa bibliographie et c’est tant mieux !
Sofinette a lu
Résumé : Providence, le grand nulle part. La bande d’Hugo, dit Bohem, s’englue dans un avenir opaque. Pour s’en affranchir, vivants et libres, ces rêveurs intrépides entreprennent une traversée du pays qui n’épargnera rien ni personne. Guidant leur devoir d’insoumission, trois valeurs tutélaires : loyauté, honneur et respect. Sur la route, Bohem et les siens feront l’expérience de la vie, splendide et décadente. A la fin du voyage, au bout de l’initiation, un horizon : la liberté. Jusqu’où iriez-vous par amour de la liberté?
Liberté, liberté chérie… Que dire qui n’ait pas déjà été dit sur cette merveille de roman de LŒVENBRUCK « Nous rêvions juste de liberté » ? Basiquement, c’est l’histoire d’une bande d’ados « à la vie à la mort » qui décide de quitter la petite ville miséreuse de Providence pour tracer la route à motos. De rencontres en amitiés et en amour, de drogues en crimes et en meurtres, la bande de Bohem va-t-elle résister aux galères et à l’âge adulte ? Un road movie splendide, poignant, irrésistible, une écriture fluide, rapide, captivante… à lire absolument !! »
Sally Rose a lu
Résumé : Voici les péripéties poignantes et drôles de Junior, un jeune Indien Spokane, né dans une Réserve. Rien ne lui sera épargné – il a été le bébé qui a survécu par miracle, l’enfant dont on se moque et il est désormais l’adolescent qui subit en soupirant coups de poings et coups du sort. Jusqu’au jour où cet éternel optimiste réalise qu’un déplorable avenir l’attend s’il ne quitte pas la Réserve. Admis à Reardan, une école prestigieuse surtout fréquentée par les Blancs, Junior se sent devenir un Indien à temps partiel… « Vraiment excellent, poignant et hilarant, réconfortant et sincère, sage et intelligent… » Neil Gaiman
Junior est né avec une hydrocéphalie dans une réserve indienne. Autant dire que son départ dans la vie était empreint de difficultés. Junior nous raconte son enfance dans la réserve, sa famille, son meilleur ami, l’école, le basket … Sa vie va être profondément modifiée lorsqu’il décidera d’aller à l’école des blancs. C’est avec un humour décapant que l’auteur retrace son enfance passée sous le sceau de la différence, celui de la malformation et du racisme. Les situations cruelles deviennent cocasses tant le narrateur est animé par le pardon et l’espoir. Un très beau livre adressé à la jeunesse. A noter de sympathiques illustrations dans la tonalité du récit
C’était le thème du club de lecture du mois de janvier
Nous étions 6 à explorer le sujet
Amélie a lu
Résumé : Septembre 1939. Alors que Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes, les accords du Nocturne en ut dièse mineur de Chopin s’élèvent à la radio nationale. L’interprète s’appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c’est une longue nuit qui commence… Une longue nuit dont l’issue aurait pu être la mort, sans un officier allemand, Wilm Hosenfeld – le plus improbable des sauveteurs. Hanté par l’atrocité des crimes nazis, il va protéger et sauver le pianiste. Mort en 2000 à Varsovie, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l’on redécouvre enfin ce texte, sobre et émouvant. « Un témoignage bouleversant venu du froid et de l’horreur. » Annie Coppermann – Les Échos
De 1939 à 1945, Varsovie est sous occupation Allemande. Wladyslaw Szpilman, pianiste émérite, polonais et juif, offre un témoigne aussi précieux qu’effroyable sur sa vie à Varsovie durant cette période. C’est un récit totalement hallucinant tant il semble invraisemblable qu’il ait pu survivre à tout ceci pour l’écrire. Tandis que nos nerfs se tendent de concert avec les siens à chaque fois que la mort s’approche de si près qu’on en sentirait l’odeur ; que notre cœur se serre pour ceux qui n’ont pas eu la grâce du destin, l’auteur nous restitue également un panorama de toute une époque. La barbarie nazie dans son crescendo abominable ne nous est pas épargnée, et en réaction à celle-ci, se côtoient pêle-mêle toutes sortes de positionnements clivants. De la résistance à la collaboration, de l’espoir éperdu à la volonté d’en finir, du profit à la misère la plus extrême, au sein même du ghetto de Varsovie l’unité n’est pas de mise entre les opprimés. Au fil du temps pourtant toutes ces voix s’amenuisent, laissant place à la solitude du miraculé emplie de cette peur permanente, omniprésente, qui n’a pour compagnes que la faim et une soif de vivre plus forte que tout quand il ne reste plus que ça à quoi se raccrocher. Cette folie aura-t-elle une fin ? Et laquelle… ?»
Arwen78 a lu
Résumé : Geralt de Riv est un homme inquiétant, un mutant devenu le parfait assassin grâce à la magie et à un long entraînement. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur, et Geralt est plus qu’un guerrier ou un mage. C’est un sorceleur. Au cours de ses aventures, il rencontrera une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux, un troubadour paillard au grand cœur… et, au terme de sa quête, peut-être réalisera-t-il son dernier vœu : retrouver son humanité perdue.
Divisé en sept parties, « La voix de la raison » est un intermède entre chaque nouvelle aventure du sorceleur. Elle est la suite directe de la mission avec la stryge. Grièvement blessé, Geralt de Riv se fera soigner dans le temple de la déesse Melitele par Neneke, sa grande prêtresse. S’ensuivront des chapitres où on apprendra à mieux connaître Geralt de Riv. Des chapitres qui font également référence à des contes tels que La belle et la bête … Ce premier tome pose les bases d’un monde plein de mythologie. Ces nouvelles mettent en place les premières rencontres qui auront une importance dans la saga. Ce livre met en valeur le métier de Geralt et les difficultés auxquelles le chasseur de monstres fait face. De caractère désabusé, teinté d’humour cynique, ce sorceleur saura nous charmer. Dans ce livre, on découvre les missions risquées du sorceleur et les intrigues en cours. Les personnages secondaires sont forts. A l’issue de ce livre, par curiosité, je lirais bien le deuxième tome, surtout que cela me sort de ma zone de confort.
Audrey a lu
Résumé : Un best-seller international : David Gemmell Legend Award 2009 du Meilleur roman de Fantasy. Le royaume de Cintra a été entièrement détruit. Seule la petite princesse Ciri a survécu. Alors qu’elle tente de fuir la capitale, elle croise le chemin de Geralt de Riv. Pressentant chez l’enfant des dons exceptionnels, il la conduit à Kaer Morhen, l’antre des sorceleurs. Initiée aux arts magiques, Ciri y révèle bien vite sa véritable nature et l’ampleur de ses pouvoirs. Mais la princesse est en danger. Un mystérieux sorcier est à sa recherche. Il est prêt à tout pour s’emparer d’elle et n’hésitera pas à menacer les amis du sorceleur pour arriver à ses fins…
Un tome que je suis assez curieuse d’avoir apprécié en toute objectivité.
Le cycle du Sorceleur est, par bien des endroits, quelque peu déroutant. Il commence par deux recueils de nouvelles qu’il est conseillé, sans être indispensables, de lire avant d’entamer le Sang des elfes.
Ce tome est curieux. Avec le titre, on devine qu’un sujet est crucial : celui de l’existence de la petite Ciri. Qui est-elle ? Où est-elle ? Et surtout qu’annonce-t-elle? La Destinée l’a choisi, mais pour quel chemin? Des questions qui ne trouvent pas toutes leurs réponses dans ce tome. A bien des passages, on est un peu déroutés. Outre les questions sans réponses, il y a les ellipses narratives, les allers-retours dans le temps et surtout l’absence de fil conducteur réel. Au final, quel est le but de ce tome si ce n’est poser la base de ce cycle ? En effet, on revoit Geralt le Sorceleur. On revoit Jaskier. On revoit Yennefer. On revoit Ciri. Par là, on apprend à mieux les connaître et apprécier. On apprend également le contexte ambiant, la guerre contre Nilfgaard. Malgré ces différents éléments qui ont engendré une certaine perplexité, j’ai apprécié ce tome. J’ai aimé le ton de la narration. J’ai aimé les différentes actions. Je ne m’y suis pas ennuyée. J’ai aimé ce monde original. J’ai aimé cette fin qui appelle une suite à découvrir rapidement.
Kadeline a lu
Résumé : Esther Rudomin pensait que sa vie heureuse dans la ville polonaise de Wilno durerait toujours. Elle chérissait tout, depuis les lilas du jardin de son grand-père jusqu’au pain beurré qu’elle mangeait chaque matin à son petit déjeuner. Et lorsque les armées d’Hitler envahirent la Pologne, en 1939, et que les Russes occupèrent Wilno un an plus tard, le monde d’Esther resta intact : pour elle, les guerres et les bombes s’arrêtaient à la grille du jardin. Mais un matin de juin 1941, deux soldats russes, baïonnette au canon, se présentèrent. La tragédie n’est jamais loin tout au long de l’histoire d’Esther, mais les Rudomin gardèrent courage d’un bout à l’autre des cinq années que dura leur exil, malgré la faim et les privations.
Avant de commencer, ne vous fiez pas à la quatrième de couverture, il y a un défaut d’impression et ce n’est pas celle du bon roman qui est imprimée, du moins sur mon exemplaire. La steppe infinie raconte une partie de la vie de l’autrice : son quotidien pendant la seconde guerre mondiale. Esther et sa famille sont des juifs aisés de Wilno en Pologne (actuellement Vilnius en Lituanie). Quand la guerre est déclarée, la ville est envahie par les Russes. Un matin, toute la famille est emmenée. Ils sont alors envoyés non pas dans un ghetto ou dans un camps de concentration en tant que juifs mais en Sibérie en tant qu’opposants au communisme. Et si cette condamnation leur sauvait finalement la vie ? Ce roman autobiographique adapté aux jeunes lecteurs dès 11 ans montre un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale. C’est un récit adapté au public cible tout en réussissant à ne pas cacher l’horreur de certaines situations. J’ai apprécié la façon dont c’était écrit et le déroulé de l’histoire qui prend une dimension insoupçonnée. On ne se contente pas de décrire la vie dans un camps et/ou une ville de Sibérie, ni de tourner tout le récit autour la seconde guerre mondiale. Si la vie quotidienne est décrite et la guerre reste présente, c’est avant tout un récit autour d’une enfant de 10 ans qui s’acclimate et grandit. Il y a un bel équilibre entre le contexte historique et géographique et la capacité d’adaptation d’un enfant avec toutes les problématiques qui priment quand on a une dizaine d’années. Tout en restant accessible, ce livre permet d’aborder beaucoup de choses très intéressantes en particulier les différences de réactions entre adultes et enfants face à une même situation. J’ai trouvé très bien traité l’aspect familial, la peur du changement et la capacité de résilience qui différent d’un personnage à l’autre. C’est une belle découverte qui aborde des thèmes peu mis en avant habituellement dans les récits autour de la seconde guerre mondiale.
Laehb a lu
Résumé : Janina Doucheyko vit seule dans un petit hameau au coeur des Sudètes. Ingénieur à la retraite, elle se passionne pour la nature, l’astrologie et l’oeuvre de William Blake. Un matin, elle retrouve un de ses voisins mort dans sa cuisine, étouffé par un petit os. C’est le début d’une longue série de crimes mystérieux sur les lieux desquels on retrouve des traces animales. La police enquête. Les victimes avaient toutes pour la chasse une passion dévorante. Quand Janina Doucheyko s’efforce d’exposer sa théorie sur la question, tout le monde la prend pour une folle… Car comment imaginer qu’il puisse s’agir d’une vengeance des animaux ?
Je n’avais jamais lu cette autrice, et en toute honnêteté, je ne sais pas si je l’aurai découverte si elle n’avait pas été récompensée du Nobel de littérature. Cette lecture a été une très bonne surprise. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais mais ce n’était pas à ça ! L’héroïne, ancienne ingénieure des ponts et chaussées a parcouru le monde et finit par s’établir dans un petit hameau éloigné, difficile d’accès dès que la neige apparaît. Il y a quelques maisons alentour mais la plupart sont fermées pour l’hiver, les propriétaires préférant la douce saison. Lorsque un de ses voisins, braconnier notoire, célèbre pour sa cruauté, décède un petit os de biche coincé dans la gorge, elle y voit une vengeance des animaux de la forêt. Un simple retour des choses après tant de souffrances infligées. Les morts brutales continuent, elle est persuadée du bien fondé de sa théorie, s’appuyant sur ses connaissances astrologiques et les thèmes astraux des victimes qu’elle aura calculés. Vous imaginez bien l’accueil réservé à ces déductions. D’excentrique, elle passe à folle furieuse. J’ai beaucoup aimé ce personnage. Elle est autant « barrée » qu’attachante et sa dévotion pour le règne animal émouvant. Très belle découverte, très bonne lecture, je suis ravie de cet achat.
Maggy a lu
Résumé : Varsovie, 2005. Sous la houlette du docteur Rudzki, quatre patients ont investi l’ancien monastère de la Vierge Marie de Czestochowa. Entre huis clos et jeux de rôles, cette nouvelle méthode de thérapie de groupe, dite « Constellation familiale », ne manque pas d’intensité. Au point qu’un matin, l’un d’entre eux est retrouvé mort au réfectoire, une broche à rôtir plantée dans l’œil… Pour le procureur Teodore Szacki, l’expérience est allée trop loin. À moins qu’elle n’ait réveillé un passé enfoui, que la Pologne se tue à essayer d’étouffer… « On dévore ce polar polonais… Vous allez vous régaler avec cette histoire de thérapie collective qui dégénère. » Pascale Frey – ELLE « Un des livres les plus passionnants publiés l’année dernière et un portrait saisissant de la Pologne contemporaine. » Yann Plougastel – Le Monde Cet ouvrage a été finaliste du Grand Prix des lectrices de ELLE
Alors qu’un groupe de personne avait participé à une thérapie de groupe, une « constellation familiale », dans la crypte d’un ancien monastère, l’un des patients du Dr Rudzki est retrouvé mort le lendemain matin, une broche à rôtir plantée dans l’œil. C’est Teodore Szacki, procureur à Varsovie, qui est chargé de l’enquête. Le roman est découpé en journées, du 5 au 17 juin de l’année 2005; chacune d’entre elles est précédée des actualité et de la météo. Durant cette dizaine de jours, nous suivrons principalement le procureur Szacki, mari lassé, papa aimant mais trop souvent absent, fan de jeux vidéos, désargenté, fatigué de ses meubles Ikea dans son tout petit appartement, 35 ans et déjà les cheveux blancs, sur le fil de l’infidélité. Il deviendra un héros récurrent de l’auteur.
Au cœur de l’intrigue, l’étonnante thérapie de la « constellation familiale » développée par Hellinger au début des années 1990. Pour le néophyte, cette méthode qui s’appuie sur le principe du jeu de rôle semble relever de la supercherie. Pourtant, pour les initiés, elle porte ses fruits dans la résolution de conflits familiaux essentiellement. Notre procureur restera dubitatif, surtout qu’on touche presque au mysticisme, qui a peu de place dans la mémoire collective de la Pologne qui ressent toujours les stigmates des années communistes.
Parce qu’au-delà de l’enquête proprement parlée, c’est toute la Pologne, et plus précisément sa capitale, qui tisse la toile de fond du roman. Une Pologne toujours meurtrie par son passé, des Polonais qui doivent parfois continuer à craindre ce qui se cache dans les administrations corrompues, une Varsovie à l’architecture défigurée qui ne parvient pas à entrer dans la modernité.
Les impliqués est donc un roman intéressant à plus d’un titre. D’abord parce que le polar polonais, ce n’est pas ce qui court nos rues occidentales (et celui-ci a quand même reçu le prix du meilleur de sa catégorie en son pays en 2008); ensuite parce qu’on ne connait rien ou pas grand chose de la machine judiciaire au pays de Jean-Paul II (dont la marque est encore bien présente puisqu’il n’est mort que quelques semaines avant le début de l’intrigue) et que les arcanes de la justice y semblent bien différentes de celles que l’on connait et enfin parce que l’auteur utilise l’histoire de son pays comme ingrédient de son enquête.
Bref, un auteur à découvrir.
Sally Rose a lu
Résumé : À Varsovie, au cœur de l’hiver, l’inspecteur Mortka est appelé sur le lieu d’un incendie. Dans les ruines fumantes, on découvre le corps de Jan Kameron, un businessman qui fraye parfois avec la mafia. Sa femme, Klaudia, lutte pour sa vie à l’hôpital. Mortka aimerait croire à un accident, mais il lui faut se rendre à l’évidence : un pyromane sévit dans les rues de la capitale, balançant des cocktails Molotov par les cheminées et semant la mort sur son passage. Il faudra toute la ténacité de Mortka pour mener à bien une enquête où les fausses pistes abondent. Sans compter sa hiérarchie qui lui colle une profileuse dans les pattes, et le comportement suspect de son adjoint porté sur la boisson. Un livre sombre et âpre, plein de mystères. Le polar polonais a désormais sa star. Philippe Blanchet, Le Figaro. Porté par une intrigue percutante et une galerie de personnages bien trempés, Pyromane tient ses promesses. Estelle Lenartowicz, Lire. Traduit du polonais par Erik Veaux.
C’est une ville de Varsovie sous la neige par des températures autour de 20 degrés en-dessous de zéro dans laquelle l’inspecteur Jakub Mortka poursuit un pyromane en série a priori doublé d’un meurtrier. Alors qu’il vient de divorcer et vit en colocation avec des étudiants bruyants, il entame cette enquête dans un pays où les autorités doivent composer avec la pègre et où l’alcool réchauffe davantage que le bois. Ce roman policier est de facture ultra classique et c’est ce qui fait son charme. Pas de globules inutiles, des petites cellules grises en action, un collègue alcoolique, un procureur pas sympa : tout ça est un peu caricatural mais ça se passe en Pologne ce qui apporte un certain dépaysement À essayer