J’ai découvert un peu par hasard Jean-Luc Fromental en lisant une BD dont le scénario rendait hommage à Georges Simenon, De l’autre côté de la frontière… Ici, il s’agit pour l’auteur et l’illustrateur Miles Hyman de mettre en bulles et en images un versant peu connu de la biographie de Graham Greene… Le Coup de Prague fait référence à la carrière d’espion de l’écrivain anglais, recruté pendant la seconde guerre mondiale par le MI6, le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni.
Graham Greene débarque à Vienne, au cours de l’hiver 1948 pour un bref séjour, officiellement à la recherche d’idées et de matière pour l’écriture du scénario du film Le troisième Homme que Carol Reed va réaliser quelques mois plus tard et qui deviendra l’un des plus grands films noirs de l’après-guerre. À son arrivée, il est pris en charge par Elizabeth Montagu, une femme énigmatique, également liée aux services secrets britanniques par son passé militaire. Très vite, elle va comprendre les enjeux politiques camouflés derrière cette mission en apparence littéraire et cinématographique ; peu à peu, dans la capitale autrichienne meurtrie et occupée par les quatre puissances alliées, américaine, française, anglaise et russe, Graham Greene va l’entrainer à sa suite dans un jeu de piste captivant jusqu’au fameux « Coup de Prague »…
Cette BD est un vrai roman graphique d’espionnage qui reprend des ambiances du film, Le troisième Homme, comme la visite des égouts, le trafic de fausse pénicilline… L’ensemble est d’ailleurs très cinématographique, avec des courses poursuites, des crissements de pneus, des scènes dans des bars, des hôtels, des planches sans textes très visuelles… C’est aussi très sombre non seulement à cause de la saison hivernale, des façades abimées, des atmosphères obscures des clubs underground mais aussi par les parts d’ombre des personnages qui ne sont pas toujours ce que l’on croit qu’ils sont. Ici, les dessins et les couleurs de Miles Hyman servent tout un univers où les tons gris des extérieurs sont à peine contrebalancés par les lumières ocres ou rosées des éclairages intérieurs ou les tons plus chauds des vêtements des personnages. Elizabeth Montagu est la narratrice intra-diégétique de cette histoire qu’elle auréole de sa personnalité ténébreuse et sensuelle. Elle se remémore les événements, analyse avec lucidité ses propres réactions au moment des faits ; en effet, Graham Greene la traite avec courtoisie, mais sans céder à ses charmes, et n’hésite pas à l’utiliser pour des tâches très subalternes et à la tenir éloignée de ses affaires. L’intrigue est très complexe, toute en développements et ramifications inattendues jusqu’à un dénouement particulièrement surprenant. Personnellement, j’ai partagé « la brume mentale d’Elizabeth », me suis sentie un peu perdue souvent. J’ai apprécié que ce récit tienne également compte de l’engagement politique de Graham Greene et de son rapport particulier à la religion ; Jean-Luc Fromental s’appuie vraisemblablement sur un solide travail de recherche.
Encore une fois, lire un roman graphique de Jean-Luc Fromental est un vrai régal, pour les yeux, pour la forme et pour le fond ; il nous donne à voir une autre facette de ce grand écrivain qu’était Graham Greene. Une réussite !
Résumé : Hiver 1948, dans le blizzard de la capitale autrichienne sous occupation des quatre puissances. Dépêché par le studio London Films, G. travaille à l’écriture de son prochain long métrage, assisté par l’énigmatique Elizabeth Montagu. Cette dernière, dont le passé militaire et les relations l’attachent aux services secrets britanniques, découvrira bien vite que le prétexte artistique dissimule de véritables tensions politiques et que les lendemains de guerre ne sont pas toujours chantants. Cette mission en apparence paisible basculera dès lors dans l’atmosphère sournoise d’une révolution fulgurante que l’Histoire retiendra sous le nom de « coup de Prague ».
Un tome très mignon où toute la solidarité et l’investissement des Schtroumpfs pour redonner le sourire à l’un d’entre-eux fait du bien. Et ça n’est pas qu’un peu qu’ils se plient en quatre pour leur ami !
Officiellement, j’ai donc lu mon premier album des Schtroumpfs. Merci ma fille qui elle, à 8 ans, les dévore. C’est drôle, mignon, fin. Un délice !
Pas de Gargamel dans cette histoire, cela n’a en rien manqué je trouve mais il va falloir que je m’attèle à lire un prochain tome où on le croise. Vivement !
Résumé (de la série) : Qui ne connaît les Schtroumpfs ? Ces gentils lutins bleus à gros bonnet blanc se ressemblent tous, même s’ils ont chacun leur caractère, et parlent une curieuse langue dans laquelle la plupart des mots sont remplacés par « schtroumpf » ou « schtroumpfer ». Sous l’autorité débonnaire du grand Schtroumpf, ce sympathique petit peuple organise sa vie et lutte contre l’abominable sorcier Gargamel, qui ne rêve que de les détruire. Une adorable fantaisie qui séduira les plus petits et distraira leurs aînés.
C’était le thème du club de lecture du mois d’avril
Nous étions 7 à explorer le sujet
Iz43 a lu
Résumé : À tout juste 20 ans, alors qu’il chahute avec des amis, Fabien heurte le fond d’une piscine. Les médecins diagnostiquent une probable paralysie à vie. Dans le style poétique drôle et incisif qu’on lui connaît, Grand Corps malade relate les péripéties vécues avec ses colocataires d’infortune dans un centre de rééducation. Jonglant avec émotion et dérision, ce récit est aussi celui d’une renaissance. Grand Corps Malade, de son vrai nom Fabien Marsaud, est né en 1977, sous le soleil de la Seine-Saint-Denis. Enfant, il veut devenir prof de sport. Mais la vie lui réserve un autre destin. Armé d’une béquille et d’un stylo, il se lance dans la musique : en 2006, son premier album, Midi 20, se vend à plus de 600 000 exemplaires et l’artiste est primé deux fois aux Victoires de la musique. « Grand Corps Malade réussit la prouesse de décrire l’horreur absolue en y ajoutant des touches d’humour et de jubilatoires formules poétiques. » Le Nouvel Observateur
« Il n’y a pas d’recette, pour supporter les épreuves Remonter les cours des fleuves, quand les tragédies pleuvent Il n’y a pas de recette, pour encaisser les drames Franchir les mers à la rame, quand le rêve te fait du charme Il n’y a pas de recette, quand t’en avais pas non plus Personne ne t’avait prévenu, tu t’es battu comme t’as pu Il n’y a pas de recette, quand l’enfer te sert la main »
Des épreuves, Fabien Marsaut, Grand corps malade, en a vécues et des terribles. Un plongeon dans une piscine insuffisamment remplie, la tête qui touche le fond. Une vertèbre cervicale fracturée. Fabien passe un mois en réanimation puis plus d’un an dans un centre de rééducation. Le grand corps de 1m94 a subi un terrible choc et est effectivement bien malade. Tétraplégique incomplet. (Cela veut dire que certaines parties du corps bougent à nouveau).
Alors qu’il pourrait se lamenter, être larmoyant, complètement déprimant , Fabien nous offre un récit plein de vie, de couleurs, de joie, d’humilité aussi, d’espoir, d’envie de vivre, de rire. Surtout, c’est une sacrée leçon qu’il nous donne, une ode à la vie. « Y’a tellement de choses à faire et ça maintenant je l’ai compris Chaque petit moment banal, je suis capable d’en profiter… C’est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre, et j’ai compris les règles du jeu, ma vie c’est moi qui vais la peindre Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs ».
Grand corps malade, il suffit qu’il ouvre la bouche pour que je me sente frissonner des pieds à la tête. Des textes qui me bouleversent et me touchent l’âme (Roméo kiffe Juliette, Derrière le brouillard, Mesdames…). Un regard qui transmet tant de choses. Je l’imaginais déjà bienveillant. Maintenant que j’ai lu son témoignage, je découvre quelqu’un de courageux, de drôle, de vivant, de généreux, d’hyper positif. Je ne pourrai plus jamais regarder M6 boutique sans penser à lui.
Il faut être généreux pour témoigner de choses aussi intimes. Il faut être fort pour voir la lumière et l’espoir. J’ai aimé sa plume bien sûr, mais aussi son autodérision, son humour. J’ai aimé qu’il partage ses rencontres avec les soignants (respect vraiment pour leur profession) et les autres patients. C’est un livre touchant, sincère, humain, émouvant mais drôle aussi.
Je n’ai pas fini de kiffer Grand corps malade. Alors le basket a certes perdu un bon joueur mais nous on a gagné un grand homme et un grand slameur.
J’ai partagé ce livre avec mon fils de 11 ans (et demi). Et oui, je n’ai pas pu m’empêcher de le mettre en garde contre les accidents de plongeon mais ensuite je lui ai dit “de profiter de chaque petit moment banal et de mettre plein de couleurs dans sa vie”.
Merci Grand corps malade Merci Fabien
Kadeline a lu
Résumé : Si elle donne le choix, l’IVG ne reste pas moins un évènement traumatique dans une vie de femme. Et d’autant plus douloureux qu’on le garde pour soi, qu’on ne sait pas dire l’ambivalence des sentiments et des représentations qui l’accompagnent. L’angoisse, la culpabilité, la solitude, la souffrance physique, l’impossibilité surtout de pouvoir partager son expérience. Avec ce livre, Aude Mermilliod rompt le silence, mêlant son témoignage de patiente à celui du médecin Martin Winckler. Leur deux parcours se rejoignent et se répondent dans un livre fort, nécessaire et apaisé.
Il fallait que je vous le dise est un magnifique regard croisé autour de l’IVG. D’un côté on va suivre le vécu et les ressentis de l’autrice face à cette situation. C’est un récit tout en nuances qui montre le panel d’émotions par lesquelles elle est passée. Le message est important : même pour une femme qui est sure de sa décision ce n’est pas anodin. Tout ce qui se produit dans son corps et son esprit n’est pas négligeable, rien n’est noir ou blanc, tout s’insère dans un spectre bien plus complexe et varié que ce qu’on pourrait imaginer face à une décision censée être une certitude. En parallèle, le cheminement de l’auteur et médecin autour de la médecine des femmes est mis en avant. C’est très intéressant et ça permet une vision plus complète de l’IVG et de la contraception. Ces thématiques restent pour la majorité à déconstruire pour être au plus proche du besoin de chaque femme et de chaque personne avec un utérus. C’est une BD poignante, intéressante, déculpabilisante et libératrice qui arrive, malgré le sujet, à rester assez douce. Juste une précision si je dis douce ça ne veut pas dire que rien n’est dur ou qu’il n’y a pas de propos violent, c’est dans le sens où dans l’ensemble les choses sont dites en prenant des gants.
Laehb a lu
Résumé : Tout le monde connaît Sherlock Holmes. Livres et films ont rendu familiers ses méthodes scientifiques, son fidèle acolyte le docteur Watson et même sa logeuse, Mrs Hudson. Mais tout le monde ne connaît pas Arthur Conan Doyle. Les années passant, il a rejoint Mary Shelley et son Frankenstein, Bram Stoker et son Dracula au club des auteurs dépassés par leur créature. Pourtant, son œuvre littéraire est immense et diverse : histoires policières, romans historiques, nouvelles, contes fantastiques, science-fiction, correspondance, essais. Il a participé à la vie politique, morale, scientifique de son pays, avec une seule idée en tête : respecter les valeurs chevaleresques inculquées par sa mère. Tendre et coléreux, généreux et emporté, amateur de science moderne et nostalgique de la chevalerie, persuadé de la grandeur de l’Empire et défenseur des humbles, partisan du droit des femmes à divorcer et opposé aux suffragettes, conservateur et anticlérical, Arthur Conan Doyle est à la fois un homme de l’ère victorienne et un précurseur des temps modernes. Une biographie à lire comme un roman
Depuis mes débuts de lectrice, j’ai toujours été fan des enquêtes de Sherlock Holmes et je ne connaissais quasiment Arthur Conan Doyle qu’à travers son détective si célèbre mais tellement encombrant. La quatrième de couverture mentionne « une biographie qui se lit comme un roman » et c’est exactement le sentiment ressenti tant la vie de l’auteur fût riche en aventures. J’ai été estomaquée de découvrir que cet homme si cartésien et très tôt agnostique finisse ses jours en une sorte de prédicateur spirite, enchaînant les colloques en faveur du spiritisme. Moment de lecture très enrichissant, je suis ravie d’en avoir tant appris sur un de mes auteurs fétiches.
Maggy a lu
Résumé : Qui n’a pas un jour fredonné un des nombreux succès de France Gall, dont la liste aussi impressionnante qu’incontournable résume à elle seule plus de trente ans de chanson française ? Mais France Gall est bien plus qu’une star : c’est une femme qui a connu les plus grands triomphes et les plus grandes douleurs, vécu le grand amour et dû faire face à la mort de ses proches, et qui, pourtant, relève la tête et «résiste», prenant son destin à bras-le-corps, s’engageant aux côtés des femmes et des opprimés. Une vie exemplaire. « Le destin d’une star courage est une biographie unique en son genre, intimiste, toute en tendresse et en confidences. » Au feminin.com
France Gall… C’est toute une époque de la variété française. C’est aussi ce couple aussi mythique que discret qu’elle formait avec son double, Michel Berger.
À travers cette biographie rédigée en 2007 par son ancien attaché de presse et un journaliste avec lesquels elle a entretenu des liens d’amitié étroits pendant de nombreuses années, nous redécouvrons la négresse blonde. C’est de son enfance et son adolescence, entourée d’une famille aimante, qu’Isabelle Gall a tiré tout ce qui a construit France. En tant que fille de Robert Gall, celui qui a écrit La Mamma pour Aznavour, elle a pu très jeune côtoyer dans sa propre maison le gratin artistique du moment. Et pourtant, ce sont les vedettes de Salut les Copains qui la font rêver. Elle intégrera ce panthéon presque par hasard. De sa liaison toxique avec Claude François, en passant par ces années au cours desquelles elle s’est oubliée pour Julien Clerc, jusqu’à la plénitude de son mariage avec Michel Berger, Alain Morel et Grégoire Colard nous racontent le parcours de France Gall presque comme un roman. Couvrant des décennies durant lesquelles ils ont vécu dans l’intimité du couple Gall-Berger, les deux auteurs usent très peu d’extraits d’interviews et racontent plutôt ce qu’ils ont vécu, de près. Après le drame du 2 août 1992, journée funeste où Alain Morel était présent, leurs chemins se sont un peu éloignés et donc, nous retrouvons plus d’extraits de magazines et d’interviews télévisées dans le dernier tiers de cette biographie. Ce sont des années douloureuses, la « facture » que craignait France quand elle nageait dans le bonheur des années 1980; c’est sans doute plus pudique d’utiliser les mots que la chanteuse à elle-même prononcés pour relater ces années noires où le malheur semblait s’accrocher à ses semelles.
J’aimais beaucoup France Gall et Michel Berger. J’ai assisté au concert qu’elle a tenu après le départ de sa moitié, j’ai pleuré sur cette minute de silence tellement vibrante d’émotions. Et j’ai bien aimé reparcourir le chemin à l’envers, retrouver une France Gall vivante et heureuse, découvrir une femme courageuse et digne alors que d’aucun la croyait n’être qu’une petite blonde un peu fragile, planquée dans l’ombre de son mari.
Après cette biographie, France nous a encore livré « Résiste », cette comédie musicale montée en hommage à l’œuvre de Michel Berger. À cette occasion, j’ai eu la chance de la revoir puisqu’elle est venue en personne saluer le public en fin de représentation.
Je n’ai rien appris de neuf dans cette biographie mais j’ai pris plaisir à remuer quelques souvenirs tout en fredonnant. De Charlemagne qu’elle a détesté aux Rêves qu’elle n’a pas laissés passer, des Sucettes qu’elle ne voyait que comme des friandises sucrées à Babacar qu’elle n’a pas laissé tomber, France était une grande dame, une maman attentive, une épouse aimante et surtout une belle personne. Cette biographie lui rend un bien bel hommage.
Ptitmousse a lu
Résumé : Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l’harmonie familiale s’est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d’Afrique centrale brutalement malmené par l’Histoire. Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d’orage, les jacarandas en fleur… L’enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais. Un livre lumineux. Astrid de Larminat, Le Figaro. Un très beau premier roman, déchirant et incandescent, qui force l’admiration. Yann Perreau, Les Inrockuptibles. Gaby n’est pas un petit Africain, c’est un enfant du monde emporté par la fureur du destin. Notre hantise commune. Maria Malagardis, Libération. PRIX GONCOURT DES LYCÉENS / PRIX DU ROMAN FNAC / PRIX DU PREMIER ROMAN
Ce roman, contenant des faits autobiographiques de l’auteur, se scinde en deux parties que je trouve assez distinctes, malgré des bribes de la suite disséminées dans la première partie, quelques signes avant coureurs de la tragédie à venir.
Partie 1 : pour un sujet aussi tragique a priori, je ne m’attendais pas à autant d’humour et de légèreté. J’ai été surprise parce que (je ne sais pas pourquoi mais je le comprendrai par la suite), je m’attendais à quelque chose de plus noir et tragique. Le début était assez frais. Le fait que le narrateur ait 10 ans y était bien sûr pour bonne partie. Cela se lit vite et c’est agréable. Et c’est un délice de se plonger dans cette Afrique ! On est totalement dans l’ambiance. C’est là la force de l’écriture parce qu’en même temps, on ne se perd pas en description, c’est très digeste mais objectif atteint pour le rendu.
Partie 2 : Quand j’ai terminé cette lecture, je n’étais pas très bien… C’est d’une violence incroyable quoique pas trash du tout dans l’écriture. Ce sont les événements qui sont tellement incroyables. Les mots nous manquent. Je suis allée lire, à la toute fin de la lecture, quelques infos sur les événements de ce génocide et cela m’a clairement donné la nausée… Revenant au livre, le passage qui m’a le plus marqué est [spoiler] celui des derniers mots d’Eusébie ; cela reflète un état d’esprit terrifiant et ces mots sont bouleversants. Mais le Zippo à jeter dans la voiture restera gravé également je pense. De même que cette maman qui a complètement perdu l’esprit, devenue fantôme… [fin/spoiler] Tant de passage finalement sont marquants, pour un livre pas si long en nombre de pages. Un texte très fort de ce que fut ce génocide, en même temps qu’un hommage à l’Afrique et à l’enfance passée là-bas ! C’est plein d’innocence et de violence, de joie et d’horreur.
Ranine a lu
Résumé : Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l’étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s’y montre telle qu’elle est : libre, véhémente, sereine.
Une vie, et quelle vie ! Une vie blessée, meurtrie. Mais une force, un instinct de survie, une résilience admirable. Une vie sans concession ni compromis malgré le milieu corrompu dans lequel elle évolue. Une femme forte, une femme admirable. Un très beau témoignage, à son image.
Sally Rose a lu
Résumé : « Je ne vois pas pourquoi l’amour entre une mère et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s’aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s’en foutre, une fois pour toutes, de l’amour. » Constance Debré poursuit sa quête entamée avec Play Boy, celle du sens, de la vie juste, de la vie bonne. Après la question de l’identité se pose celle de l’autre et de l’amour sous toutes ses formes, de l’amour maternel aux variations amoureuses. Pour être libre, faut-il accueillir tout ce qui nous arrive ? Faut-il tout embrasser, jusqu’à nos propres défaites ? Peut-on renverser le chagrin ?
Issue d’une dynastie qui a marqué la France, l’autrice et narratrice, promise à une brillante carrière d’avocate, plaque tout à la découverte (l’acceptation ?) de son homosexualité : son mariage, son métier, ses cheveux longs, ses vêtements bourgeois, son rapport à la matérialité. Elle se débarrasse de toutes ses affaires (meubles, livres, etc.) et finira même par ne plus avoir de logement, logeant à droite à gauche, vivant d’expédients et de vols à l’étalage. Pour s’affranchir des codes que lui a imposé la société, elle devra aussi s’éloigner de son fils, Paul, puisque son ex-mari use de tous les moyens à sa disposition pour l’empêcher de « perturber » leur fils. Constance nous raconte sa nouvelle vie, sa soif d‘amour et de sexualité, refusant l’attachement dans ses rencontres, privilégiant la découverte de soi et la résilience face à l’absence de son fils. C’est un texte autobiographique, autofictionnel bien qu’estampillé « roman » par l’éditeur. Il est plutôt cru, déstabilisant, beau et choquant. J’imagine que chaque lecteur peut ressentir des émotions différentes en liaison avec sa propre histoire, son propre rapport à l’existence. Dans tous les cas, c’est magnifiquement écrit et entraîne à la réflexion sur le sens de nos vies.
Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)
Voilà une façon originale, et même décalée, de connaître, de l’intérieur, l’histoire de la Lybie, pour commencer. Quelle misère ce pays ! Tout cela par les yeux d’un enfant, cela en fait un récit juste et vrai ! C’est léger et très grave et triste en même temps. Je dois dire que, contre toute attente, ça bouleverse quelque peu… Le point de vue sur les Français par des yeux venus d’ailleurs était également intéressant. Puis nous avons fini par la Syrie, une découverte encore pour moi. Côté personnages, j’ai eu beaucoup de pitié pour la mère de Riad. Et un certain mépris pour son père que je trouve idiot, méchant, qui ne me fait pas rire du tout ! Enfin, un détail, mais le code couleur était super, très intéressant même à revoir une fois le livre fini. En conclusion, à bien des égards, ce livre est un délice et très instructif !
Résumé : Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile. En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur. L’Arabe du futur sera publié en plusieurs volumes. Ce premier tome couvre la période 1978-1984.
Un début de lecture prometteur que je trouvais dans l’air du temps, avec des réparties mordantes et des situations amusantes. Et puis après c’est l’effet soufflé….L’histoire part un peu dans tous les sens, à en perdre le fil. Du coup j’ai complètement décroché de ma lecture, je suis allée jusqu’au bout mais je suis clairement restée sur ma faim 😦
Résumé : En colocation à la fac depuis maintenant 3 semaines, Susan, Esther et Daisy sont très rapidement devenues d’excellentes copines. Mais face aux dragueurs lourdingues, à de drôles de moisissures dans leur chambre, à la grippe, au retour des réac’ et aux aléas de la fac, elles pourront se considérer chanceuses, si elles tiennent jusqu’au printemps…
Une BD sur les douleurs de l’adolescence. Sur le harcèlement moral, physique aussi.
Ici c’est l’histoire de Léa qui devient du jour au lendemain le souffre douleur de toute son école. Chacun apportant sa part à l’édifice de l’humiliation, le tout allant toujours de plus en plus loin…
Ce court livre retranscrit très bien le poids de la différence qui devient un fardeau trop lourd à porter. Il aborde aussi l’effet de groupe qui devient vite dévastateur pour l’individu mis à mal.
Heureusement on trouve l’optimisme d’une fin heureuse.
Une lecture éducative qui serait profitable à beaucoup !
Résumé : Je me suis levée, les mains tremblantes. J’entendais des chuchotements, des rires dans mon dos. J’ai pris le morceau de craie, regardé les chiffres inscrits sur le tableau. Des fractions qui auraient dû être faciles, des fractions qui se délitaient devant moi, des chiffres bizarres, monstrueux, qui me frappaient comme les insultes et les ricanements, comme la vérité qui me sautait au visage…
J’ai beaucoup aimé cette BD un brin philosophique aux dessins si doux !
Clémentine c’est la nana un peu perdue, sans aucune confiance en elle et du genre un peu fataliste. Mais le destin s’en mêle puisqu’il met sur sa route Antoine, qu’on pourrait croire un peu perché au premier abord, qui lui fait découvrir le monde sous un autre angle de vue. Ponctuée de petites histoires issues de contes zens, cette BD est un vrai régal de lecture qui se savoure.
On en sort un peu grandie et prête à se recentrer sur l’essentiel (du moins jusqu’à ce que nos vilaines habitudes reviennent ^^).
Je la relirai très certainement ! Et je vais lire également sa suite =)
Résumé : Le jour où le bus est reparti sans elle, Clémentine se retrouve coincée dans une singulière épicerie de campagne, loin de tout… mais jamais aussi près de trouver ce qu’elle cherche : des réponses à ses doutes existentiels. Les histoires zen d’Antoine, l’incroyable épicier, l’expérience de Chantal l’écrivain, le passage de Thomas le PDG-randonneur, vont irrémédiablement changer la vision de la vie qu’avait Clémentine. Comme chacun de ces personnages, la jeune femme va essayer de trouver son chemin vers le bonheur. Même si, comme tous les chemins, il emprunte parfois d’étranges détours…
Rook est le chef de l’armée dédiée de la princesse Olwyn. Le royaume de Marr est au bord de la guerre. La princesse a subit une malédiction en refusant de se marier. Rook et Olwyn partent seuls vers l’île d’Isola pour rompre la malédiction et éviter la guerre. Le point de départ est assez banal mais ça fonctionne bien. Il faut accepter d’être dans un flou artistique pendant une grande part de l’intrigue mais découvrir le monde petit à petit permet de prendre conscience de l’étendue de la complexité de l’univers. La mythologie est vraiment sympa, l’univers intéressant et l’aventure est bien dosée. Niveau dessin c’est très joli et soigné. Un premier tome très agréable qui appelle la lecture de la suite.
Résumé : Rook, le capitaine de la garde royale, a fui la capitale avec la reine Olwyn, en proie à un étrange maléfice. Pour lui permettre de reprendre sa place sur le trône et ainsi sauver le royaume de Marr d’une guerre imminente, il leur faudra atteindre une île mystérieuse à l’autre bout du monde, un lieu dont parle les légendes sous le nom d’Isola, la terre des morts.
Coup de cœur. Coup au cœur même. Ici c’est l’histoire de Lucien en lutte avec ( contre) son amour pour la bouteille. C’est un peu la réalité de l’alcoolisme vu de l’autre côté du miroir, par celui qui est touché par cette maladie. Un parcours de vie chaotique qui fait réfléchir. Qui pousse aussi à faire preuve d’indulgence vis à vis de ceux qu’on nomme plus communément des «poivrots»…ceux-là même envers qui on pourrait avoir le jugement facile et hâtif 😦
Une lecture émouvante. Très drôle aussi car l’auteur a su apporter, par les dialogues notamment, une belle dose d’humour et de légèreté !
Résumé : Nous ne sommes pas que nos faiblesses. Nous sommes ce que nous essayons d’en faire. Lucien Basset est alcoolique. Au dernier degré. Celui qui vous pousse à boire même de l’éther. Tout le reste a fini par passer après le bistrot. Sa femme l’a quitté, mais il est aussi sans nouvelles de son fils depuis trois ans. Un soir, pourtant, il décide que cette fois, c’est la bonne ! Il arrête de picoler parce qu’il a un truc important à faire ! Il a rendez-vous avec quelqu’un pour lui sauver la vie !
Une plongée dans cette Amérique au temps de l’esclavagisme et de la traite des Noirs. Un peuple opprimé et violenté, vu comme de la marchandise, des hommes et des femmes considérés comme des êtres sans âmes…
Au milieu de toutes ces horreurs, on est aussi confronté à la violence conjugale, à la place faite aux femmes à cette époque où la misogynie est de mise.
Résumé : Nouvelle-Orléans, 1961. Louise Soral, descendante d’une famille de planteurs louisianais, est désormais une vieille femme au crépuscule de sa vie. Questionnée par ses petites filles qui veulent en savoir plus sur la vie dans les plantations d’autrefois, elle réalise que l’histoire de sa famille disparaîtra si elle ne trouve pas le courage de leur faire ce douloureux récit. Avec la complicité de sa bonne, une femme de couleur, Louise décide de mettre par écrit les souvenirs et les secrets les plus sombres de sa famille dans le sud des Etats-Unis. Dernière témoin d’une époque révolue, ses mémoires parcourent près d’un siècle d’Histoire à travers trois albums retraçant la vie de plusieurs femmes dans ces plantations au milieu d’une société misogyne, raciste et violente.