Le Gang des rêves de Luca Di Fluvio

Chronique de Kadeline

J’ai beaucoup entendu que le gang des rêves était très cru, avec beaucoup de violence et de sexe, le tout avec une écriture très proche du langage parlé. Que des éléments qui normalement ne me conviennent pas. Quitte à l’avoir chez moi, autant essayer malgré tout et j’ai bien fait. Effectivement c’est cru, il y a du sexe et de la violence et pourtant je n’ai jamais pensé l’abandonner avant la fin.
On est au cœur des quartiers pauvres de New-York, notamment ceux italiens. On suit principalement Luminita et son fils Natale, devenu Christmas au passage de l’immigration de leur arrivée aux États-Unis à la fin de l’adolescence de Christmas. Luminita est une jeune fille belle et qui immigre seule. Quand elle arrive sans carte verte, ce qui devait arriver arriva, elle termine au bordel. J’ai beaucoup aimé suivre Luminita qui est d’un positivisme et d’une volonté à toute épreuve. Elle est prête à tout sacrifier pour permettre l’intégration de son fils, pour qu’il soit un vrai Américain. J’aurai aimé qu’on la suive plus même si Christmas prend toute la place petit à petit. 
Christmas est un gamin qui a grandi en étant persuadé d’être Américain même s’il est le seul à le penser. Pour tous, il reste un immigré. Il est particulièrement intelligent. Sa mère a tout fait pour qu’il soit instruit même s’il ne va pas à l’école très longtemps. Sa plus grande force est qu’il sait inventer des histoires tout en étant très très crédible. Sa première réussite, il s’invente un gang. Il a une façon de faire, de convaincre les gens aussi bien les vrais mafieux que les enfants de rue le croient et le trouvent attachant. Ils vont tout faire pour qu’il s’en sorte même s’il s’attire des problèmes. Sa gouaille rend très visuelle la vie des quartiers. Toute la puissance des rêves est très bien retranscrite et illustre le fait que c’est ce qui tient les gens hors de l’eau. Luminita avance car elle veut réussir l’intégration de son fils. Christmas progresse grâce à son amour pour la riche Esther qu’il veut protéger puis retrouver… S’ils sont les personnages principaux, ils ne sont pas seuls. Toute une galerie de personnages secondaires sont présents, bien construits et assez variés pour avoir une vision globale de la vie à cette période. Il y a juste un des personnages qui m’a particulièrement déplu car c’est le seul sans nuance. Il correspond au cliché du vrai méchant en pleine déchéance. Si son existence est intéressante car elle apporte un plus à l’histoire, le suivre de manière si fréquente et détaillée ne m’a pas convaincue. C’était trop dur pour moi. Il y a un autre point très présent, la place de la différence de classes. On oscille entre le fait que tous ont intégré qu’il ne faut pas viser trop haut et le rêve de s’en sortir, de ne pas rester dans la misère. 
Au cours du roman, on découvre toutes les contradictions, les espoirs et l’évolution de la société pendant une époque clé. C’est une très belle fresque, une belle surprise.

Cette lecture valide :

A propos du livre :

Résumé : New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ? « Il y a quelque chose de scorcesien chez Di Fulvio. » Zoé Courtois – lemonde.fr « Ça se lit comme une saga, un chef-d’œuvre ! » Gérard Collard – lesdeblogueurs.tv

Roman de 864 pages – se le procurer

Le mot de Sally Rose

Merci beaucoup pour ce partage Kadeline. À découvrir 🤗

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L’Archipel d’une autre vie d’Andreï Makine

Chronique de C’line

Dans les années 1970, le narrateur, un jeune étudiant géomètre russe, est envoyé en stage aux confins de la Sibérie orientale, pour y effectuer des relevés géodésiques. Il embarque en hélicoptère pour la bourgade de Tougour, et de là, il part à pied à travers la taïga, pour y rejoindre un village appelé Mirovia, sa destination.
En cours de route, il rencontre dans la forêt un homme solitaire, Pavel Gartsev. Celui-ci lui raconte le récit de sa vie, notamment quand il a dû participer à des manœuvres visant à anticiper les attaques chimiques (américaines), à 27 ans, en 1952.
Nous nous retrouvons plongés ainsi, en pleine guerre froide alors que les autorités soviétiques pensent que la 3e guerre mondiale est imminente, 5 hommes sont chargés de traquer un fugitif évadé du Goulag. La chasse à l’homme débute dans la taïga sibérienne, aux confins de l’Extrême-Orient russe, dans les brumes du Pacifique va prendre un tour inattendu. Dans cette nature intacte, chacun va se retrouver face à lui-même.

Une superbe aventure à travers la taïga sibérienne. J’ai été transporté dans la taïga et suivi le parcours incroyable de Pavel. J’ai adoré ce livre qui m’avait été bien des fois conseillé. J’ai opté pour la version audio-book ce qui m’a permis d’être encore plus transportée dans les paysages sibériens.

Cette lecture valide :

La lettre A du titre du défi Le Petit Bac

A propos du livre :

Résumé : Aux confins de l’Extrême-Orient russe, dans le souffle du Pacifique, s’étendent des terres qui paraissent échapper à l’Histoire… Qui est donc ce criminel aux multiples visages que Pavel Gartsev et ses compagnons doivent capturer à travers l’immensité de la taïga ? Lorsque Pavel connaîtra la véritable identité du fugitif, sa vie en sera bouleversée. Andreï Makine est né en 1957 en Sibérie. Il est l’auteur, entre autres, du Testament français (prix Goncourt et prix Médicis), de La Musique d’une vie (prix RTL-Lire), de La Vie d’un homme inconnu et d’Une femme aimée, disponibles en Points. Ses livres sont traduits en plus de quarante langues.  » Un véritable western sibérien.  » L’Obs  » Un puissant récit d’aventures métaphysique.  » L’Express

Roman de 240 pages – se le procurer

Le mot de Sally Rose

Merci beaucoup pour ce partage C’line. J’avais été subjuguée par la beauté de ce roman ❤

Pour seul cortège de Laurent Gaudé

Chronique de Ranine

Bon bon bon… Je n’ai rien compris, j’ai pas réussi à entrer dedans !
C’est bien écrit, ça c’est indéniable, mais je n’ai pas accroché. Je ne suis peut être pas assez connaisseuse de cette époque. Il me manque certainement les codes.

Cette lecture valide :

A propos du livre :

Résumé : En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre. Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille. Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau auprès de l’homme qui a vaincu son père… Le devoir et l’ambition, l’amour et la fidélité, le deuil et l’errance mènent les personnages vers l’ivresse d’une dernière chevauchée. Porté par une écriture au souffle épique, Pour seul cortège les accompagne dans cet ultime voyage qui les affranchit de l’Histoire, leur ouvrant l’infini de la légende.

Roman de 192 pages – se le procurer

Le mot de Sally Rose

Merci beaucoup pour ce partage Ranine. Ne te fâche pas avec cet auteur ! D’autres de ces titres évoquent des époques plus contemporaines 😉

JEUX LIT AVEC SALLY : Un livre québécois

C’était le thème du club de lecture du mois d’août

Nous étions 5 à explorer le sujet

Amélie a lu

Résumé : Nitassinan, août 1936. Sur ordre du gouvernement canadien, tous les jeunes Innus sont arrachés à leurs familles et conduits à plus d’un millier de kilomètres, dans le pensionnat de Fort George, tenu par des religieux catholiques. Chaque jour, les coups pleuvent : tout est bon pour « tuer l’Indien dans l’enfant ». Montréal, 2013. L’avocate Audrey Duval recherche des survivants. Dans une réserve de la Côte-Nord, elle rencontre Marie, une vieille Innue, qui va lui raconter tout ce qui s’est passé à Fort George, les violences au quotidien, mais aussi l’amour et l’amitié. Un roman d’une grande sensibilité qui dévoile un pan méconnu de l’histoire des Amérindiens du Québec, par l’auteur de Kukum.

Roman de 268 pages – se le procurer

La Chronique dAmélie

Ceux qui ont eu le bonheur de lire « Kukum » ne me contrediront sans doute pas, entrer dans la culture innue par cette porte fut une expérience intense, belle, douce. Suivre à pas de velours les traces d’Almanda reste et restera un sentiment unique dans ma vie de lectrice.
On y percevait pourtant dans sa deuxième partie une bonne part du lugubre destin que le pays réservait à ses autochtones et à leur terre. Déjà c’était un déchirement, mais rien de comparable avec la lecture de « Maikan ».

Dans la nouvelle parution de la collection Talismans, Michel Jean se rend cette fois au cœur de l’ignominie.

Dans une obsession de destruction culturelle, plus proprement renommée « assimilation », le gouvernement Canadien s’est octroyé le droit de séparer des enfants autochtones de leurs familles. Les envoyant dans des pensionnats religieux dont le rôle était de « tuer l’indien dans l’enfant », il les a ainsi exposés à de nombreuses tortures physiques et morales.

Là où tout n’est que brutalité, violence et domination, Michel Jean ose s’armer d’un style délicat et pudique. L’effet obtenu, loin d’atténuer la colère du lecteur, intensifie le sentiment d’injustice qui suppure de toutes ces blessures inqualifiables assénées aux corps et aux âmes.

Par le biais des histoires croisées d’une avocate énergique et de trois pensionnaires définitivement marqués par leur vécu dans le pensionnat de Fort George, les pages se tournent tandis qu’un sentiment doux-amer s’installe. Certaines choses ne peuvent être réparées, mais elles doivent être racontées.

J’ai été particulièrement émue par Marie, Virginie et Charles, qui dans la douleur ont su puiser la lumière les uns dans les yeux des autres et l’apaisement dans la chaleur d’un geste. J’ai aimé voir peu à peu Audrey afficher un visage plus doux, plus empathique et montrer qu’elle n’était pas qu’une exécutante armée d’une bonne intention de façade.

Ce livre vous mettra en rage, mais lisez-le !

Maggy a lu

Résumé : Une île non loin de Québec où les étés ont des allures de paradis. C’est là que les cinq enfants Miller, bientôt six, grandissent entourés d’amour, dans une maison aux portes ouvertes en grand. C’est que Gabrielle, leur mère, et Edward, leur père, n’hésitent pas à accueillir ceux dont la fortune, contrairement à la leur, n’a pas survécu au krach de 1929. Dans une société encore très puritaine dominée par une Église implacable pour les femmes, Gabrielle défend farouchement son clan et ce goût du bonheur qu’elle transmet à ses enfants aussi passionnés d’elle. « Marie Laberge signe une fresque vivante et généreuse. » Michel Grisolia – L’Express

Roman de 896 pages – se le procurer

La Chronique de Maggy

Je vais aller un peu à contre-courant des traditionnelles critiques écrites pour cette trilogie.
Je dois bien avouer que le contenu n’est pas inintéressant car beaucoup de thèmes sont abordés, sous l’angle canadien de surcroît. Donc, les ingrédients étaient là pour que je passe un bon moment: la condition de la femme dans les années 1930, le combat des suffragettes, les difficultés à allier religion et vie de couple, … le tout parsemé d’expressions québécoises. Mais finalement, j’ai eu l’impression de lire un roman de mœurs, et il faut bien avouer que durant le premier tiers je me suis franchement ennuyée.


Sans remettre en cause la qualité d’écriture de l’autrice, je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages et j’ai trouvé qu’il y avait vraiment trop de longueurs. La deuxième moitié m’a davantage intéressée, sans pour autant me captiver.
Bref, une déception qui ne me pousse pas à découvrir la suite de la série.


Priscilla a lu

Résumé : L’amour ne se rêve pas, il se vit ! Alors qu’elle s’attend à une demande en mariage, Sarah, pétillante trentenaire, tombe de haut lorsque Gabriel lui annonce qu’il la quitte. Profondément blessée par cette trahison, elle prend une décision radicale : se jeter à corps perdu dans son agence de relations publiques. Sept ans plus tard, Sarah enchaîne les succès professionnels et assume son célibat qui la protège d’une nouvelle désillusion amoureuse. Mais est-il si simple de renoncer à l’amour ?

Roman de 348 pages – se le procurer

La Chronique de Priscilla

J’aime bien ces histoires qui parlent d’amour mais sans romance 😁


Sarah, l’héroïne, est à la fois attachante, drôle, intéressante, intelligente, et surtout tout à fait crédible ( critère très important à mes yeux !)


L’auteure, elle, sait parfaitement faire passer des émotions et des messages forts tout en légèreté, avec une petite touche de cynisme qui me plaît particulièrement bien.


Pour résumer le fond est sympa, la forme tout autant…il y a donc de quoi passer un bon moment de lecture ! Pour moi ça l’a été en tout cas 🙂

Sofinette a lu

Résumé : Né en 1185 en pays Cathare, Gondemar, fils du seigneur de Rossal, n’est pas un enfant comme les autres. Il est né voilé, signe de malédiction. À 14 ans, il fait la connaissance de Bertrand de Montbard, ancien templier et maître d’armes redoutable qui protège le village des brigands. Au fil des années, Gondemar devient un guerrier féroce. Jusqu’au jour où il est assassiné. Après un séjour en enfer, il revient d’entre les morts avec pour mission de protéger  » la Vérité « . L’enjeu de cette quête où vont s’affronter Cathares, Templiers, Croisés et Parfaits : le salut de son âme !  » Impossible de lâcher ce thriller ésotérique nourri de détails sur le quotidien des seigneuries et les jeux de pouvoirs entre l’Église et les rois.  » Ça m’intéresse

Roman de 544 pages – Se le procurer

Chronique de Sofinette

Fils inespéré du vieux seigneur Florent de Rossal, Gondemar nait « voilé » et est donc décrété damné par tout le monde. Craint ou ignoré, il grandit solitaire auprès d’un père qu’il trouve trop faible envers ses serfs. Suite à une attaque de brigands qui massacrent et vandalisent la seigneurie de Rossal, Florent embauche un vieux soldat pour faire l’éducation militaire de son héritier. Eduqué à la dure, le petit Gondemar se révèle un tyran qui prendra la place de son père et mènera sa seigneurie à sa perte. Au cours d’un combat vengeur avec les brigands qui avaient attaqué son village. il meurt et se retrouve aux portes de l’Enfer où un archange lui propose un marché : revenir sur terre pour sauver son âme en défendant la Vérité.
Nous retrouvons donc notre tyran dans le Sud Ouest de la France où, de croisé en chasse des hérétiques, il se retrouve à devoir prendre la défense de ces mêmes cathares…
J’avais découvert Hervé GAGNON, auteur canadien, avec la série Malefica que j’avais adorée. Je retrouve avec délice cette écriture fluide et très référencée historique avec cette fois-ci comme toile de fond, la croisade contre les Cathares au XIIe siècle. »

Sally Rose a lu

Résumé : Dans un monde hostile et froid, où règnent la misère et l’obscurité, des enfants cherchent, à l’ombre de leur grand-mère toute-puissante, à préserver coûte que coûte le feu de leur rébellion et de leur désir d’innocence. Né par un matin d’hiver, Emmanuel réussira-t-il, au terme de sa première saison d’existence, à poursuivre cette lutte farouche pour la vie par la révolte, par la poésie et par l’amour ? Née en 1939 au Québec, Marie-Claire Blais est l’autrice d’une œuvre romanesque, poétique et théâtrale reconnue et récompensée dans le monde entier.  » C’est l’explosion d’une telle accumulation de forces que nous en demeurons étourdis… Le génie est là…  » Le Figaro  » L’autrice québécoise vivante la plus acclamée par la critique.  » The New York Times

Roman de 192 pages – se le procurer

Chronique de Sally Rose

Emmanuel nait un matin d’hiver dans une famille nombreuse et pauvre du Québec.
Je n’ai pas relevé d’élément qui permette de dater le récit mais ça doit être fin XIXe ou début XXe.
Durant cet hiver, quelques changements vont intervenir dans cette famille mais rien d’exceptionnel si on considère comme banals le décès d’adolescents et la vie dépravée de certains moines.
Car l’objet du roman est, me semble-t-il, d’aborder les sujets de la maladie, de l’inceste et de la pédophilie dans un environnement pauvre, misérable.
Je dis, me semble-t-il, car j’ai trouvé le récit assez brouillon avec des passages narratifs et des extraits de journal intime, des allers-retours dans la chronologie mais sans repères, je me suis perdue plus d’une fois.
Bien qu’il soit court, ce roman a été difficile à lire car trop confus à mon goût.

JEUX LIT AVEC SALLY : Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier

C’était une des lectures communes du mois d’août

Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

Quand il est entré dans le supermarché, il s’est dirigé vers les bières. Il a ouvert une canette et l’a bue. À quoi a-t-il pensé en étanchant sa soif, à qui, je ne le sais pas. Ce dont je suis certain, en revanche, c’est qu’entre le moment de son arrivée et celui où les vigiles l’ont arrêté, personne n’aurait imaginé qu’il n’en sortirait pas. Cette fiction est librement inspirée d’un fait divers, survenu à Lyon, en décembre 2009.

Roman de 64 pagesSe le procurer

Chronique de Maggy

On l’imagine assis sur un casier vide au fond d’une cave ou marchant de long en large dans quelques mètres carrés. Peut-être tire-t-il convulsivement sur une cigarette, peut-être est-il avec un portable à l’oreille… En tout cas, il est abasourdi, il est révolté, il est en colère; il est triste aussi, sans doute. Et il parle, il parle, il parle… il ne peut plus s’arrêter. Il raconte ce que la caméra a capté, il imagine ce qui est passé par la tête de cet homme au moment où les coups pleuvaient, ce jeune homme mort pour avoir bu une bière sans être passé par la caisse, il envisage la réaction des parents atterrés… Et toujours il s’exprime, les mots semblent doués de vie, ils sortent de lui avant même qu’il ait pu construire des phrases, une logorrhée sans fin… Elle n’avait d’ailleurs pas de début cette incontinence verbale. le lecteur l’a choppé au milieu d’une phrase qui n’est toujours pas terminée 60 pages plus tard.

Un texte fort, qui se lit d’une traite, sans pause, sans respiration. Un tour de force de la part de l’auteur qui n’a pas voulu que le monde oublie qu’on peut mourir pour une bière, au 21e siècle, en France.
« 

Chronique de Sally Rose

J’ai découvert ce texte à la faveur de la représentation donnée à la Comédie française par Denis Podalydès. Une mise en scène sobre qui déploie toute l’intensité du propos.
Ce texte d’une soixantaine de pages n’est qu’une longue phrase dont le début et la fin ne sont pas notés, une grande respiration qui raconte comment un homme qui a volé et consommé une canette de bière dans un supermarché, a été battu à mort par les vigiles de la sécurité.
Chaque ressenti est décomposé, ceux de l’homme qui reçoit les coups, ceux des hommes qui les donnent. Les pensées sont séquencées, contextualisées, comme un ralenti d’une violence inouïe.
La construction de ce récit adapté d’un fait divers plonge le lecteur en apnée, l’empêchant de reprendre sa respiration, le faisant vibrer de tout son être.
Prévoir une bonne heure pour la lecture, elle ne peut se faire que d’une traite.

LC décembre 2021 : L’Ours est un écrivain comme les autres de William Kotzwinkle

Résumé : Il était une fois un ours qui voulait devenir un homme… et qui devint écrivain. Ayant découvert un manuscrit caché sous un arbre au fin fond de la forêt du Maine, un plantigrade comprend qu’il a sous la patte le sésame susceptible de lui ouvrir les portes du monde humain – et de ses supermarchés aux linéaires débordants de sucreries… Le livre sous le bras, il s’en va à New York, où les éditeurs vont se battre pour publier l’œuvre de cet écrivain si singulier – certes bourru et imprévisible, mais tellement charismatique ! Devenu la coqueluche du monde des lettres sous le nom de Dan Flakes, l’ours caracole bientôt en tête de liste des meilleures ventes…

Pour participer :

Participants :

  • Maggy
  • Sally Rose

En décembre, Jeux Lit Avec Sally

Le club de lecture

Une saga familiale

En décembre, beaucoup d’entre nous se préparent à la grande réunion de famille autour des fêtes de fin d’année : plaisir, contrainte, rancœur, jalousie, joie et partage, de multiples situations président à ces réunions. C’est la bonne période pour se plonger dans le contexte familial des personnages de littérature.

Pour les séries, seul le tome 1 sera accepté

Le nombre de participants est limité à 10. Inscrivez-vous !

Participants :

  • Amélie
  • Kadeline
  • Laehb
  • Maggy
  • Priscilla
  • Sofinette
  • Sally Rose

Les lectures communes

  • Le classique du mois : Pauline de George Sand – s’inscrire
  • Le polar du mois : Le Journal de Claire Cassidy d’Elly Griffiths- s’inscrire
  • Le roman du mois : L’Ours est un écrivain comme les autres de William Kotzwinkle – s’inscrire

LC novembre 2021 : L’Amour sans le faire de Serge Joncour

Résumé : « Ne pas pouvoir s’aimer, c’est peut-être plus fort que s’aimer vraiment. » Après dix ans de silence, Franck téléphone un soir à ses parents. C’est curieusement un petit garçon au même prénom que son frère disparu qui répond. Franck décide alors de revenir dans la ferme familiale. Louise, elle, a prévu d’y passer quelques jours avec son fils. La rencontre va bouleverser ces êtres abîmés par la vie.

Pour participer :

Participants :

  • Maggy
  • Sally Rose

En novembre, Jeux Lit Avec Sally

Le club de lecture

Un roman historique

C’est la grande histoire qui façonne notre présent. Elle est une forte source d’inspiration pour les écrivains tant en littérature générale qu’en littérature noire.

Le nombre de participants est limité à 10. Inscrivez-vous !

Participants :

  • Audrey
  • AudreyT
  • Laehb
  • Maggy
  • Priscilla
  • Ptitmousse
  • Tremb77
  • Sally Rose

Les lectures communes

  • Le classique du mois : Carmen de Prosper Mérimée – s’inscrire
  • Le polar du mois : Le Dilemme de B.A. Paris- s’inscrire
  • Le roman du mois : L’Amour sans le faire de Serge Joncour – s’inscrire

Le Monde du bout du monde de Luis Sepúlveda

Chronique de Maggy

Je pense que ce n’était pas le bon roman pour découvrir l’auteur récemment disparu. Certes, la plume est belle et les descriptions, quand elles ne se limitent pas à une longue énumération de canaux à travers les fjords, est belle. Parce que c’est beau quand Luis Sepúlveda use de métaphores pour décrire le paysage, le climat, la mer, les baleines…
Et pourtant, je ne suis pas parvenue à trouver la magie promise. J’ai plutôt eu l’impression que l’auteur, fervent écologiste, en a profité pour militer, en vrac et dans le désordre, contre le massacre des baleines et des dauphins, contre la déforestation à outrance, contre les essais nucléaires dans le Pacifique, contre le commerce non contrôlé de poissons… Ce ne fut pas inintéressant, mais ça ne suffit pas à en faire un roman car finalement rien n’est creusé.
Un court roman à l’allure de tribune pour les actions de Greenpeace auquel je ne me suis pas attachée. Ça ne m’empêchera pas de retenter l’aventure avec cet auteur chilien à travers un autre roman à l’occasion.

Cette lecture valide :

La lettre J pour profession du défi Le Petit Bac

À propos du livre :

Résumé : Un garçon de seize ans lit Moby Dick et part chasser la baleine. Un baleinier industriel japonais fait un étrange naufrage à l’extrême sud de la Patagonie. Un journaliste chilien exilé à Hambourg mène l’enquête et ce retour sur les lieux de son adolescence lui fait rencontrer des personnages simples et hors du commun, tous amoureux de l’Antarctique et de ses paysages sauvages. Il nous entraîne derrière l’inoubliable capitaine Nilssen, fils d’un marin danois et d’une Indienne Ona, parmi les récifs du Cap Horn, sur une mer hantée par les légendes des pirates et des Indiens disparus, vers des haleines redevenues mythiques.

Roman de 132 pages – se le procurer

Le mot de Sally Rose

Merci beaucoup pour ce partage Maggy. J’avais beaucoup aimé Le Vieux qui lisaient des romans d’amour ❤❤❤