Ce fut une belle aventure !

Il y a 2 ans et demi environ, j’ai créé ce blog de défis littéraires.

Ensemble, nous avons partagé de bons moments d’échange de nos lectures.

Aujourd’hui, d’autres activités m’appellent qui ne me permettent plus de consacrer le temps nécessaire à la bonne gestion de vos chroniques.

En conséquence, à partir du 1er décembre, je ne traiterai plus vos messages de validation à l’exception notable des chroniques des enfants déjà inscrits.

En revanche, je serai ravie de recevoir de vos nouvelles de temps en temps et de vous suivre sur Babelio pour celles qui ont un compte.

Je réponds à toutes vos questions par messagerie et vous souhaite de beaux voyages littéraires.

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JEUX LIT AVEC SALLY : Running man de Stephen King alias Richard Bachman

C’était une des lectures communes du mois de septembre

Nous étions trois lectrices à partager nos impressions

Roman de 320 pagesSe le procurer

Chronique de Laehb

Roman dystopique écrit début des années 1980, l’action se passe en 2025, les États-Unis (comme le reste du monde) sont devenus une dictature et la violence règne en maître.
Ben Richards est au chômage depuis un moment, ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille, sa femme fait des passes pour gagner les quelques dollars nécessaires à acheter des médicaments de mauvaise qualité qui ne changent en rien l’état de santé de leur bébé gravement atteinte d’une maladie pulmonaire. Il faut de l’argent,  beaucoup et rapidement.
Ben décide donc de passer le  » casting  » pour un jeu télévisé de course contre la mort, une chasse à l’homme. Il a quelques heures d’avance et doit semer une équipe de Chasseurs, chaque heure lui rapportant de l’argent.  S’il parvient à rester en vie pendant 30 jours,  il recevra un milliard de dollars.
La population est bien évidemment encouragée à la délation, monnaie sonnante à la clé.
Stephen King en précurseur de la télé réalité,  télé poubelle, abrutissement des masses pour mieux les contrôler.
Ce roman est impossible à lâcher, je l’ai lu en une nuit,  complètement happée par l’action mais aussi l’intelligence du propos qu’il dénonce, critique de notre monde et ce vers quoi nous nous dirigeons.
Comme souvent avec les romans d’anticipation, je suis très mal à l’aise car j’ai la mauvaise impression que ce peut être notre réalité d’ici quelques années (2025?).
Stephen King est indubitablement un grand écrivain et ses livres  » réalistes  » en sont la preuve.

Chronique de Maggy

2025, dans un monde dystopique, où la frontière entre riches et pauvres n’est plus franchissable, où la pollution a atteint un tel niveau qu’elle menace la survie même de l’espèce, la classe dirigeante occupe la masse plébéienne avec des jeux où les candidats risquent leur intégrité physique, voire leur vie, pour quelques nouveaux dollars. Espérant pouvoir acheter des médicaments pour sa petite fille grippée, Ben Richards ne voit plus d’autres solutions que de se porter candidat.

La formule du pain et des jeux pour occuper le petit peuple a toujours eu cours; King l’a poussé à son paroxysme puisque le pain est absent. Cette dystopie éditée en 1982, se déroule en 2025; demain pour nous. Et Stephen King avait vu juste sur plusieurs points, dont le principal étant bien entendu l’explosion de la téléréalité et plus spécifiquement d’émissions de survie. Bon, nous n’en sommes pas au stade où la finalité est la mort des candidats, mais la mécanique est là, avec des spectateurs qui attendent du sensationnel, des frissons, de la violence, des drames…

Si on voulait définir un page turner, Running Man en est l’expression parfaite. Chapitré selon un compte à rebours inversé à partir de 100, il ne suffit que de quelques pages pour que le décompte poursuive sa course; il est donc très très difficile d’interrompre sa lecture.
Haletant dès les premières pages, le roman ne laisse aucun temps mort pour le lecteur, jusqu’à la toute dernière phrase.

Bien entendu, avec presque 50 ans d’écart entre le moment de l’écriture et la temporalité de l’intrigue (le manuscrit a été écrit début des années 1970 et a d’abord fait l’objet de refus par les maisons d’édition), les lecteurs du XXIe siècle trouveront que le tout à l’internet aurait certainement transformé l’intrigue et que la fin n’aurait sans doute pas été celle-là si le roman avait été écrit aujourd’hui.
Cependant, l’auteur avait quand même une bonne vue de ce que cet avenir lui réservait de sombre puisqu’à peu de chose près, tout tient encore la route: pollution excessive des véhicules roulant à l’essence (mais il n’imaginait pas l’électrique comme alternative), renforcement du clivage entre les communautés riches, de plus en plus riches, et pauvres, de plus en plus pauvres, abrutissement des masses par les médias télévisuels (tout ce qui s’y dit est vrai – quelle que soit la réalité),…
Ce qui est effrayant d’ailleurs, parce que Running Man semble sans doute plus réaliste en 2021 qu’il ne l’a été à sa sortie dans les années 1980.

Chronique de Sally Rose

Roman d’anticipation écrit en 1982, l’histoire se passe en 2020 et quelques.
Nous sommes aux Etats-Unis sous un régime totalitaire. Les riches sont très riches, les pauvres sont très pauvres. Jeff n’a pas les moyens de faire soigner sa fille alors que sa femme se prostitue pour qu’ils puissent manger. Il s’engage dans un jeu de télé-réalité, la grande traque : s’il parvient à échapper aux chasseurs pendant 30 jours, il sera millionnaire. Sinon il sera tué.
Bien sûr, le jeu n’est qu’un prétexte pour évoquer le fascisme de la société, la manipulation du peuple et la violence extrême de cette survie en milieu hostile.
Bien sûr, on pense à 1984 de Georges Orwell, bien que le style et le propos soient très différents. Ce que l’auteur dénonce ici sont le système libéral et la discrimination raciale.
Et comme c’est Stephen King, tout va à vive allure sur un mode haletant.
Et comme c’est Stephen King, on passe par Derry.
Certaines évolutions de la société vont dans le sens de la réalité : la culture pour ceux qui peuvent se l’offrir, les jeux TV qui détournent les esprits de la misère et canalisent la violence.
Un bon roman de Stephen King même s’il n’a pas l’envergure du Fléau ou de Ça.
Et à ne pas confondre avec Marche ou crève 😉

JEUX LIT AVEC SALLY : Un livre québécois

C’était le thème du club de lecture du mois d’août

Nous étions 5 à explorer le sujet

Amélie a lu

Résumé : Nitassinan, août 1936. Sur ordre du gouvernement canadien, tous les jeunes Innus sont arrachés à leurs familles et conduits à plus d’un millier de kilomètres, dans le pensionnat de Fort George, tenu par des religieux catholiques. Chaque jour, les coups pleuvent : tout est bon pour « tuer l’Indien dans l’enfant ». Montréal, 2013. L’avocate Audrey Duval recherche des survivants. Dans une réserve de la Côte-Nord, elle rencontre Marie, une vieille Innue, qui va lui raconter tout ce qui s’est passé à Fort George, les violences au quotidien, mais aussi l’amour et l’amitié. Un roman d’une grande sensibilité qui dévoile un pan méconnu de l’histoire des Amérindiens du Québec, par l’auteur de Kukum.

Roman de 268 pages – se le procurer

La Chronique dAmélie

Ceux qui ont eu le bonheur de lire « Kukum » ne me contrediront sans doute pas, entrer dans la culture innue par cette porte fut une expérience intense, belle, douce. Suivre à pas de velours les traces d’Almanda reste et restera un sentiment unique dans ma vie de lectrice.
On y percevait pourtant dans sa deuxième partie une bonne part du lugubre destin que le pays réservait à ses autochtones et à leur terre. Déjà c’était un déchirement, mais rien de comparable avec la lecture de « Maikan ».

Dans la nouvelle parution de la collection Talismans, Michel Jean se rend cette fois au cœur de l’ignominie.

Dans une obsession de destruction culturelle, plus proprement renommée « assimilation », le gouvernement Canadien s’est octroyé le droit de séparer des enfants autochtones de leurs familles. Les envoyant dans des pensionnats religieux dont le rôle était de « tuer l’indien dans l’enfant », il les a ainsi exposés à de nombreuses tortures physiques et morales.

Là où tout n’est que brutalité, violence et domination, Michel Jean ose s’armer d’un style délicat et pudique. L’effet obtenu, loin d’atténuer la colère du lecteur, intensifie le sentiment d’injustice qui suppure de toutes ces blessures inqualifiables assénées aux corps et aux âmes.

Par le biais des histoires croisées d’une avocate énergique et de trois pensionnaires définitivement marqués par leur vécu dans le pensionnat de Fort George, les pages se tournent tandis qu’un sentiment doux-amer s’installe. Certaines choses ne peuvent être réparées, mais elles doivent être racontées.

J’ai été particulièrement émue par Marie, Virginie et Charles, qui dans la douleur ont su puiser la lumière les uns dans les yeux des autres et l’apaisement dans la chaleur d’un geste. J’ai aimé voir peu à peu Audrey afficher un visage plus doux, plus empathique et montrer qu’elle n’était pas qu’une exécutante armée d’une bonne intention de façade.

Ce livre vous mettra en rage, mais lisez-le !

Maggy a lu

Résumé : Une île non loin de Québec où les étés ont des allures de paradis. C’est là que les cinq enfants Miller, bientôt six, grandissent entourés d’amour, dans une maison aux portes ouvertes en grand. C’est que Gabrielle, leur mère, et Edward, leur père, n’hésitent pas à accueillir ceux dont la fortune, contrairement à la leur, n’a pas survécu au krach de 1929. Dans une société encore très puritaine dominée par une Église implacable pour les femmes, Gabrielle défend farouchement son clan et ce goût du bonheur qu’elle transmet à ses enfants aussi passionnés d’elle. « Marie Laberge signe une fresque vivante et généreuse. » Michel Grisolia – L’Express

Roman de 896 pages – se le procurer

La Chronique de Maggy

Je vais aller un peu à contre-courant des traditionnelles critiques écrites pour cette trilogie.
Je dois bien avouer que le contenu n’est pas inintéressant car beaucoup de thèmes sont abordés, sous l’angle canadien de surcroît. Donc, les ingrédients étaient là pour que je passe un bon moment: la condition de la femme dans les années 1930, le combat des suffragettes, les difficultés à allier religion et vie de couple, … le tout parsemé d’expressions québécoises. Mais finalement, j’ai eu l’impression de lire un roman de mœurs, et il faut bien avouer que durant le premier tiers je me suis franchement ennuyée.


Sans remettre en cause la qualité d’écriture de l’autrice, je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages et j’ai trouvé qu’il y avait vraiment trop de longueurs. La deuxième moitié m’a davantage intéressée, sans pour autant me captiver.
Bref, une déception qui ne me pousse pas à découvrir la suite de la série.


Priscilla a lu

Résumé : L’amour ne se rêve pas, il se vit ! Alors qu’elle s’attend à une demande en mariage, Sarah, pétillante trentenaire, tombe de haut lorsque Gabriel lui annonce qu’il la quitte. Profondément blessée par cette trahison, elle prend une décision radicale : se jeter à corps perdu dans son agence de relations publiques. Sept ans plus tard, Sarah enchaîne les succès professionnels et assume son célibat qui la protège d’une nouvelle désillusion amoureuse. Mais est-il si simple de renoncer à l’amour ?

Roman de 348 pages – se le procurer

La Chronique de Priscilla

J’aime bien ces histoires qui parlent d’amour mais sans romance 😁


Sarah, l’héroïne, est à la fois attachante, drôle, intéressante, intelligente, et surtout tout à fait crédible ( critère très important à mes yeux !)


L’auteure, elle, sait parfaitement faire passer des émotions et des messages forts tout en légèreté, avec une petite touche de cynisme qui me plaît particulièrement bien.


Pour résumer le fond est sympa, la forme tout autant…il y a donc de quoi passer un bon moment de lecture ! Pour moi ça l’a été en tout cas 🙂

Sofinette a lu

Résumé : Né en 1185 en pays Cathare, Gondemar, fils du seigneur de Rossal, n’est pas un enfant comme les autres. Il est né voilé, signe de malédiction. À 14 ans, il fait la connaissance de Bertrand de Montbard, ancien templier et maître d’armes redoutable qui protège le village des brigands. Au fil des années, Gondemar devient un guerrier féroce. Jusqu’au jour où il est assassiné. Après un séjour en enfer, il revient d’entre les morts avec pour mission de protéger  » la Vérité « . L’enjeu de cette quête où vont s’affronter Cathares, Templiers, Croisés et Parfaits : le salut de son âme !  » Impossible de lâcher ce thriller ésotérique nourri de détails sur le quotidien des seigneuries et les jeux de pouvoirs entre l’Église et les rois.  » Ça m’intéresse

Roman de 544 pages – Se le procurer

Chronique de Sofinette

Fils inespéré du vieux seigneur Florent de Rossal, Gondemar nait « voilé » et est donc décrété damné par tout le monde. Craint ou ignoré, il grandit solitaire auprès d’un père qu’il trouve trop faible envers ses serfs. Suite à une attaque de brigands qui massacrent et vandalisent la seigneurie de Rossal, Florent embauche un vieux soldat pour faire l’éducation militaire de son héritier. Eduqué à la dure, le petit Gondemar se révèle un tyran qui prendra la place de son père et mènera sa seigneurie à sa perte. Au cours d’un combat vengeur avec les brigands qui avaient attaqué son village. il meurt et se retrouve aux portes de l’Enfer où un archange lui propose un marché : revenir sur terre pour sauver son âme en défendant la Vérité.
Nous retrouvons donc notre tyran dans le Sud Ouest de la France où, de croisé en chasse des hérétiques, il se retrouve à devoir prendre la défense de ces mêmes cathares…
J’avais découvert Hervé GAGNON, auteur canadien, avec la série Malefica que j’avais adorée. Je retrouve avec délice cette écriture fluide et très référencée historique avec cette fois-ci comme toile de fond, la croisade contre les Cathares au XIIe siècle. »

Sally Rose a lu

Résumé : Dans un monde hostile et froid, où règnent la misère et l’obscurité, des enfants cherchent, à l’ombre de leur grand-mère toute-puissante, à préserver coûte que coûte le feu de leur rébellion et de leur désir d’innocence. Né par un matin d’hiver, Emmanuel réussira-t-il, au terme de sa première saison d’existence, à poursuivre cette lutte farouche pour la vie par la révolte, par la poésie et par l’amour ? Née en 1939 au Québec, Marie-Claire Blais est l’autrice d’une œuvre romanesque, poétique et théâtrale reconnue et récompensée dans le monde entier.  » C’est l’explosion d’une telle accumulation de forces que nous en demeurons étourdis… Le génie est là…  » Le Figaro  » L’autrice québécoise vivante la plus acclamée par la critique.  » The New York Times

Roman de 192 pages – se le procurer

Chronique de Sally Rose

Emmanuel nait un matin d’hiver dans une famille nombreuse et pauvre du Québec.
Je n’ai pas relevé d’élément qui permette de dater le récit mais ça doit être fin XIXe ou début XXe.
Durant cet hiver, quelques changements vont intervenir dans cette famille mais rien d’exceptionnel si on considère comme banals le décès d’adolescents et la vie dépravée de certains moines.
Car l’objet du roman est, me semble-t-il, d’aborder les sujets de la maladie, de l’inceste et de la pédophilie dans un environnement pauvre, misérable.
Je dis, me semble-t-il, car j’ai trouvé le récit assez brouillon avec des passages narratifs et des extraits de journal intime, des allers-retours dans la chronologie mais sans repères, je me suis perdue plus d’une fois.
Bien qu’il soit court, ce roman a été difficile à lire car trop confus à mon goût.

JEUX LIT AVEC SALLY : Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier

C’était une des lectures communes du mois d’août

Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

Quand il est entré dans le supermarché, il s’est dirigé vers les bières. Il a ouvert une canette et l’a bue. À quoi a-t-il pensé en étanchant sa soif, à qui, je ne le sais pas. Ce dont je suis certain, en revanche, c’est qu’entre le moment de son arrivée et celui où les vigiles l’ont arrêté, personne n’aurait imaginé qu’il n’en sortirait pas. Cette fiction est librement inspirée d’un fait divers, survenu à Lyon, en décembre 2009.

Roman de 64 pagesSe le procurer

Chronique de Maggy

On l’imagine assis sur un casier vide au fond d’une cave ou marchant de long en large dans quelques mètres carrés. Peut-être tire-t-il convulsivement sur une cigarette, peut-être est-il avec un portable à l’oreille… En tout cas, il est abasourdi, il est révolté, il est en colère; il est triste aussi, sans doute. Et il parle, il parle, il parle… il ne peut plus s’arrêter. Il raconte ce que la caméra a capté, il imagine ce qui est passé par la tête de cet homme au moment où les coups pleuvaient, ce jeune homme mort pour avoir bu une bière sans être passé par la caisse, il envisage la réaction des parents atterrés… Et toujours il s’exprime, les mots semblent doués de vie, ils sortent de lui avant même qu’il ait pu construire des phrases, une logorrhée sans fin… Elle n’avait d’ailleurs pas de début cette incontinence verbale. le lecteur l’a choppé au milieu d’une phrase qui n’est toujours pas terminée 60 pages plus tard.

Un texte fort, qui se lit d’une traite, sans pause, sans respiration. Un tour de force de la part de l’auteur qui n’a pas voulu que le monde oublie qu’on peut mourir pour une bière, au 21e siècle, en France.
« 

Chronique de Sally Rose

J’ai découvert ce texte à la faveur de la représentation donnée à la Comédie française par Denis Podalydès. Une mise en scène sobre qui déploie toute l’intensité du propos.
Ce texte d’une soixantaine de pages n’est qu’une longue phrase dont le début et la fin ne sont pas notés, une grande respiration qui raconte comment un homme qui a volé et consommé une canette de bière dans un supermarché, a été battu à mort par les vigiles de la sécurité.
Chaque ressenti est décomposé, ceux de l’homme qui reçoit les coups, ceux des hommes qui les donnent. Les pensées sont séquencées, contextualisées, comme un ralenti d’une violence inouïe.
La construction de ce récit adapté d’un fait divers plonge le lecteur en apnée, l’empêchant de reprendre sa respiration, le faisant vibrer de tout son être.
Prévoir une bonne heure pour la lecture, elle ne peut se faire que d’une traite.

JEUX LIT AVEC SALLY : Jane Eyre de Charlotte Brontë

C’était une des lectures communes du mois de mars

Nous étions trois lectrices à partager nos impressions

D’où vient que nous revenions toujours à Jane Eyre avec le même attrait ? Avec le sentiment d’y trouver le romanesque porté à un degré de perfection ? Le roman offre un concentré de ce que le genre peut produire : l’histoire d’une formation, l’affrontement d’un être solitaire avec sa destinée, la passion, la peur, le mystère. C’est la révolte d’une humiliée, d’une femme inconvenante parce qu’elle s’oppose aux hommes. Jane est sauvage, directe, déjà féministe. Face à elle, le «cygne noir», Rochester, séducteur sulfureux, sadique et tendre, père et amant. Cette voluptueuse autobiographie déguisée – derrière Jane, on devine Charlotte – donne l’impression d’une âme parlant à l’âme. Texte traduit et annoté par Dominique Jean. Édition dérivée de la Bibliothèque de la Pléiade. Préface de Dominique Barbéris.

Roman de 832 pagesSe le procurer

Chronique de Ptitmousse

La campagne anglaise, un manoir raffiné, une histoire d’amour, quelques secrets, vous pensez si j’ai aimé !

Oliver Twist, Harry Potter, Jane Eyre : il semble que les orphelins martyrisés soient décidément le lot des auteurs britanniques. Et ici, pour Jane, quel enfance misérable ! Où est-elle allée chercher tout ce malheur ? C’est tragique ! Que ce soit chez cette affreuse Mrs Reed ou dans l’institution, ce fut d’une tristesse à lire


Mais rapidement, ce fut un plaisir de ce plonger, de se couler dans cette ambiance. Il faut dire que c’est résolument romanesque. C’est exactement ce qui pour moi est un roman.
On n’a qu’une envie, revenir à sa lecture. Au début parce que toute cette misère est hallucinante et qu’on a hâte de voir comment Jane va s’en sortir. Puis, à partir du tiers, parce que le ténébreux Mr Rochester entre dans le jeu !

En revanche, les quelques aspects et scènes mystiques m’ont moins enthousiasmées. Enfin, concernant Jane, à au moins une reprise, elle m’a énervé : non, on ne fait pas ça ! Non, on ne part pas au nom d’une stupide loi morale ou religieuse ! Quand on aime profondément un homme et que lui aussi en retour vous aime, qu’il vous fait une telle déclaration non pas qui dure des minutes, des heures mais des jours, quand il est passionné, désespéré, abandonné (avouons-le on en rêve toutes de ce genre de déclaration !), et bien, on lui saute au cou, on l’embrasse et on reste !

Sinon, l’art du romanesque par excellence ! Une lecture de rêve !

Chronique de Sofinette

« Et dire que j’ai reculé pendant des années devant ce classique des classiques ! Il m’aura fallu cette LC pour enfin lire ce super chef-d’œuvre de la littérature britannique. Ne faites pas comme moi, à être intimidée par ce monument, c’est en fait une lecture très abordable, très fluide, captivante et émouvante !
Ce livre est présenté comme l’autobiographie de Jane Eyre, petite orpheline, qui est recueillie par sa tante où elle vit un peu « à la Cendrillon » avec ses vilaines cousines et son horrible cousin. Un jour où elle se rebelle un peu trop fort, sa tante l’envoie en pension très loin et elle y découvre des amies, des éducatrices et directrice attentionnées. Elle se passionne alors pour les études qu’elle termine brillamment 6 ans plus tard et devient elle-même Maîtresse de ce pensionnat de jeunes orphelines.
Au bout de deux ans, voulant ensuite voir du pays, elle passe une petite annonce et se retrouve institutrice particulière dans un château étrange, éloigné de tout, d’une petite orpheline recueillie par un châtelain bourru et célibataire endurci. Une relation étonnante va alors se lier entre la petite préceptrice et son maître. »

Chronique de Sally Rose

Elle est pauvre, orpheline et n’est pas jolie.
C’est ce qui s’appelle un mauvais départ dans la vie.
Élevée à la dure dans un pensionnat dont le gestionnaire a une tendance extrême à l’avarice, elle trouvera par la suite une place de gouvernante d’une charmante enfant. Celle-ci est la pupille du maître des lieux : Edouard Rochester.
Va s’en suivre une histoire d’amour torturée par les nombreux obstacles embusqués sur son chemin.
Roman romantique de la première moitié du XIXe siècle, Jane Eyre est une brique de bons sentiments et de tirades enflammées. De ce point de vue, j’ai retiré peu de plaisir de ma lecture.
En revanche, ce roman dresse le portrait d’une femme digne et courageuse, refusant les faiblesses de sa condition, jouant de la force de sa morale et de ses principes pour rester indépendante, autonome, maîtresse de ses choix.
Il reste que le bonheur semble ne pouvoir être accessible qu’après de nombreuses souffrances. C’est assez moralisateur mais sans doute assez vrai avec de fortes nuances.
C’était une relecture. Je suis plutôt satisfaite d’être allée au bout de ces 800 et quelques pages.

JEUX LIT AVEC SALLY : Mon Amie Adèle de Sarah Pinborough

C’était une des lectures communes du mois d’août

Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

Louise est une mère célibataire coincée dans un quotidien minuté. Un soir pourtant elle embrasse un homme dans un bar… sans savoir qu’il est son nouveau patron. David, psychiatre renommé, est dévoué à sa femme. Il regrette ce baiser mais ne peut s’empêcher de tomber amoureux de son assistante. Adèle, l’épouse de David, semble n’avoir aucun défaut. Si ce n’est de vouloir à tout prix devenir l’amie de Louise… Fascinée par ce couple modèle, Louise se retrouve malgré elle piégée au cœur de leur mariage. Et peu à peu, elle commence à entrevoir des failles. David est-il l’homme qu’il prétend être ? Adèle, aussi vulnérable qu’elle y paraît ? Et par quel secret inavouable sont-ils liés l’un à l’autre ? Précipitez-vous ! Télématin. Un suspense insoutenable. C’est au programme, France 2. L’auteure s’amuse à semer le doute à chaque page. Ce page turner et son dénouement imprévisible vous poursuivront longtemps. Version Femina. Traduit de l’anglais par Paul Benita.

Roman de 480 pagesSe le procurer

Chronique de Maggy

Louise rencontre David dans un bar, elle tombe sous le charme. Sauf que c’est son patron, et qu’il est marié. Quand elle rencontre par hasard Adèle, La femme, et qu’elle commence à se lier d’amitié avec elle, c’est un énorme engrenage qui se met en marche.

Les histoires de trio, l’homme, sa femme et sa maîtresse, c’est vu et revu. Les intrigues où l’on sent très vite que la folie plane et que ça va sûrement dégénérer, c’est vu et revu aussi. Oui mais Sarah Pinborough n’est pas comme les autres et on est loin d’un remake de Liaisons fatales.

Pourtant tout commence comme presque attendu. On sait très vite qu’on tient entre les mains un thriller psychologique, les personnages sont ciselés petit à petit, histoire de semer le doute en permanence dans la tête du lecteur. La construction narrative repose sur des chapitres laissant alternativement la parole à chacun des trois protagonistes. Et tout au long du récit, je me suis demandée « mais qu’est-ce que ça va être ce dénouement époustouflant » promis par le bandeau de couverture? Toutes les hypothèses m’ont traversé l’esprit; toutes…. sauf une !

Une lecture addictive, l’air de ne pas y toucher; des personnages intrigants, savamment construits; une intrigue à la subtile teinte fantastique qui semble si naturelle; un final qui laisse sans voix… Bref, du tout bon thriller domestique.
J’ai hâte de regarder l’adaptation télé dont j’ai entendu beaucoup de bien.

Chronique de Sally Rose

Louise passe une merveilleuse soirée à flirter avec un homme très séduisant rencontré dans un pub.
Quelle (mauvaise) surprise de découvrir le lendemain qu’il s’agit de son nouveau patron.
Très vite, le hasard la met sur le chemin de l’épouse de celui-ci et elles deviennent très proches.
En secret de l’époux, il va sans dire.
Commencent alors les confidences et les situations intenables.
Mais Louise n’est pas au bout de ses embarras…
Il s’agit donc d’un thriller domestique, assez éloigné d’une romance malgré les ingrédients de départ.
Le lecteur comprend rapidement qu’Adèle est une cachottière et qu’il se passe quelque chose d’impossible à décrire.
Effectivement, le récit est émaillé d’une touche de surnaturel mais amené avec tellement de naturel que ça passe comme une lettre à la poste.
J’ai lu ce roman après avoir vu la minisérie et j’affirme que l’adaptation est très fidèle au livre.
Le fait de connaître la fin n’est absolument pas dérangeant, je pense que j’ai lu le roman sous un autre angle, étant sensible aux indices parsemés ici et là tels des miettes de pain dans la forêt.
Un très bon scenario qui vous scie les pattes.

JEUX LIT AVEC SALLY : Le Rouge et le Noir de Stendhal

C’était une des lectures communes du mois d’avril

Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

Le Rouge et le Noir, c’est le roman de l’énergie, celle d’un jeune homme ardent, exigeant et pauvre dans la société de la Restauration. Julien est le délégué à l’énergie provinciale, le délégué du talent à la carrière, des classes pauvres à la conquête du monde. Cette peinture, pleine, puissante, normale de l’énergie d’un homme, d’un pays, d’une époque, compose une œuvre immense que son temps ne comprit pas mais dont la vivante influence n’est pas encore épuisée. Albert Thibaudet.

Roman de 864 pagesSe le procurer

Chronique de Maggy

D’emblée, je dois avouer que je n’ai pas un attrait particulier pour les « classiques ». C’est donc toujours avec une certaine appréhension que j’en ouvre un. Parfois, j’ai de bonnes surprises, parfois pas…
Et ici, ça ne l’a pas fait.

Qu’est-ce que je me suis ennuyée durant cette lecture, qui fût pour moi laborieuse au possible. Je me suis même littéralement endormie sur le bouquin à plusieurs reprises, même en cours de journée, ce qui ne m’arrive jamais.

Si Stendhal est parvenu à vraiment bien représenter le milieu petit bourgeois (principalement) du XIXe siècle, il est aussi parvenu à dépeindre des personnages que j’ai détestés. J’ai trouvé Julien Sorel particulièrement exécrable, égoïste, autocentré, jaloux, un peu mégalo, capricieux… Et même s’il a évolué au cours du roman, ce ne fût, pour moi, pas pour un mieux tombant parfois dans une mièvrerie agaçante.
Du côté des femmes, jusqu’au bout j’ai détesté Madame de Rénal et si j’ai trouvé Mathilde particulièrement idiote dans la première moitié du roman, elle est un peu remonté dans mon estime par la suite, sans aller bien haut tout de même.
Bref, un roman assez dense, surtout intéressant pour le contexte qu’il met en avant mais dont je garderai un souvenir embrumé.

Je suis quand même bien contente d’être arrivée au bout de ce pavé qui fait partie de ces œuvres « qu’il faut avoir lus mais qu’on n’a pas envie de lire » pour paraphraser Twain

Chronique de Sally Rose

Qui n’a jamais entendu parler de Julien Sorel et de Mme de Rénal ?
C’était sans compter avec Mathilde de la Môle, petite bourgeoise capricieuse qui tergiverse pendant des dizaines et des dizaines de pages.
Si les deux premiers tiers étaient intéressants sur le plan politique, social et religieux, l’intrigue m’a parue d’un ennui profond. Julien Sorel n’est pas sympathique, Mathilde est pénible et si Mme de Rénal est touchante, elle disparaît bien vite du récit.
En revanche, la dernière partie devient haletante et toute la beauté de l’amour de cette femme pieuse et sensible explose de mille feux.
Au final, un bon classique qu’il ne faut pas lire que pour la romance.

JEUX LIT AVEC SALLY : 14 juillet d’Éric Vuillard

C’était une des lectures communes du mois de juillet

Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

La prise de la Bastille est l’un des événements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu’elle fut écrite par les notables, depuis l’Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n’y étaient pas. 14 Juillet raconte l’histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse. Par l’auteur de L’Ordre du jour, Prix Goncourt 2017.

Récit de 208 pagesSe le procurer

Chronique de Maggy

J’ai passé la journée du 14 juillet 1789 à Paris, dans une foule en colère, dans l’odeur de poudre, de sueur et de sang. J’ai vu des hommes venus des quatre coins de France parcourir les rues et s’entasser devant la Bastille. J’ai entendu les coups de canons et le claquement des mousquets, j’ai vu le sang couler sous les baïonnettes. J’ai frissonné à entendre les cris de la foule, les pleurs des veuves et des enfants malgré le soleil de plomb.

Eric Vuillard est un formidable conteur. À travers 200 pages d’une densité rare, il a transformé cette journée historique en véritable épopée. Prenant le parti de raconter plutôt que de décrire, de faire ressentir plutôt que d’expliquer, de marteler le papier par les mots plutôt que de montrer, l’auteur immerge le lecteur dans la foule dès les premières phrases.
Parce que c’est bien de la foule dont il s’agit. Des milliers de personnages, des milliers de héros, des centaines de noms couchés sur le papier, des centaines de métiers pour les distinguer. Pas un ne sort du lot, ils sont forts parce qu’ils sont ensemble, ils sont courageux parce qu’ils sont unis, ils ont pris la Bastille car ils étaient le peuple.

Eric Vuillard qui est sans doute très bon à raconter des histoires au coin du feu a pris le point de vue des petits, des artisans, des pauvres, des chômeurs, des sans-grade pour nous faire vivre cette folle journée de l’intérieur. Et il y a comme de la poésie dans son récit, un style fluide mais implacable, qui vous prend à la première page et ne vous lâche pas avant de pouvoir enfin reprendre votre souffle sous les fenêtres d’une Bastille ouverte à tous vents.

Chronique de Sally Rose

Tout le monde connaît au moins les grandes lignes du contexte des événements du 14 juillet 1789. Moins souvent, on est en mesure de raconter par le menu ces événements qui ont abouti à la prise de la Bastille.
Les livres d’histoire, scolaires ou non, nous rappellent les noms de ceux qui sont passés à la postérité.
Éric Vuillard nous parle du peuple, de ces hommes et de ces femmes qui étaient ce jour-là dans les rues de Paris, qui se sont pressés autour de la Bastille et qui avec de pauvres armes mais de grandes ruses alliées au courage né de la faim et de la colère, ont réussi à ouvrir les portes et investir la célèbre prison.
Ils sont nommés par leur nom, une description de leur physionomie les accompagne ainsi que leur profession, leur situation familiale, leur lieu d’habitation.
Mais il ne s’agit pas d’une liste encore moins d’une litanie.
L’auteur, qui s’appuie sur les témoignages disponibles, n’hésite pas à imaginer quand les détails manquent dans les documents et nous livre ici une formidable épopée, un tourbillon de braves gens prêts à en découdre.
Au passage, quelques anecdotes sur la ville de Paris, l’évolution du nom de certaines de ses rues, son plan de l’époque.
Même si le style est un peu académique, j’ai terminé cette lecture avec davantage de connaissances sur cette journée fondatrice.

JEUX LIT AVEC SALLY : L’Été meurtrier de Sébastien Japrisot

C’était une des lectures communes du mois de juillet

Nous étions deux lectrices à partager nos impressions

«J’ai dit d’accord. Je suis facilement d’accord sur les choses. Enfin, je l’étais avec Elle. Une fois, je lui ai donné une gifle et, une fois, je l’ai battue. Et puis, je disais d’accord. Je ne comprends même plus ce que je raconte. Il n’y a qu’à mes frères que je sais parler, surtout le cadet, Michel. On l’appelle Mickey. Il charrie du bois sur un vieux Renault. Il va trop vite, il est con comme un verre à dents.» Lisez la suite. Ce roman vous tiendra en haleine jusqu’au bout…

Roman de 448 pagesSe le procurer

Chronique de Maggy

On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Cette année-là, Eliane, dite Elle, a choisi de savourer la sienne dans la chaleur de l’été. Son plan, elle l’a bien huilé; les protagonistes, elle les a choisis depuis longtemps. Elle veut qu’ils souffrent, tous autant qu’ils sont. Pour racheter le passé, pour retrouver l’innocence de l’enfance, pour qu’arrivent à nouveau des jours heureux. La mécanique est en marche, Florimond, dit Pin-Pon, est le premier domino à faire tomber…
Diablement efficace, le roman de Sébastien Japrisot donne la parole à certains acteurs de la tragédie qui s’est jouée cet été là. Si on sent d’emblée que Pin-pon s’adresse à quelqu’un, on imagine plutôt Eliane se parler à elle-même. Pour accentuer la crédibilité, chaque personnage, et donc chacune des parties qui lui est consacrée, a son propre style: un peu naïf et premier degré pour Pin-pon, assez décousu et chaotique pour Eliane. Deux autres personnages interviendront, apportant un éclairage sur un petit bout du récit.
Il faut donc se faire au style de l’auteur, qui intègre les dialogues à la prose uniquement quand c’est bien nécessaire. Ce qui donne un récit assez dense, qui fourmille d’informations diverses et variées, alterne les points de vue sur quelques événements identiques et qui se lit presque d’une traite, en retenant son souffle. Au lecteur de tenter de faire les connexions et de reconstruire ce qu’il s’est passé cet été là. Ce ne sera que dans les toutes dernières pages que la lumière se fera, mettant à plat toutes les dimensions de la tragédie.

Comme on est dans la tête des personnages, il est assez simple d’entrer en empathie avec eux. Et ce n’est pas parce qu’on parle d’empathie qu’on est obligé de les aimer. D’ailleurs, je n’en ai aimé aucun à part la tante sourde que j’ai trouvé touchante. Et c’est ça le génie de l’écrivain qui parvient à vous faire accrocher à un bouquin, vouloir à tout prix connaître le sort de personnages que vous n’aimez pas, que vous trouvez limite sordides. L’intrigue est poisseuse, collante comme la transpiration des étés chauds, entêtante comme les mouches qui bourdonnent au-dessus des assiettes sales, étouffante comme ces journées oubliées de la brise,… on espère la fin, pour enfin respirer, prendre une goulée d’air, et on aura juste la respiration coupée.

Chronique de Sally Rose

C’est un roman qui fait honneur à la littérature noire.
Style, vocabulaire, personnages, construction, sentiments, tout y est magnifié.
Le film avait été adapté par l’auteur et eu beaucoup de succès. Je l’ai revu dans la foulée de ma lecture, il est vrai qu’il suit bien le roman même si, bien sûr, la fin a été quelque peu modifiée.
Comme souvent, néanmoins, le roman reste plus riche est à découvrir absolument.

JEUX LIT AVEC SALLY : La couleur jaune apparaît sur la couverture

C’était le thème du club de lecture du mois de juillet

Nous étions 6 à explorer le sujet

Audrey a lu

Résumé : God damned ! Voilà que James Lacey, le charmant voisin d’Agatha Raisin, a disparu ! Renonçant à lui passer la bague au doigt, comme il le lui avait promis. C’est mal connaître Agatha. Délaissant son village des Cotswolds pour Chypre, où James et elle avaient prévu de célébrer leur lune de miel, elle part sur les traces de l’élu de son cœur, bien décidée à lui remettre la main dessus ! Mais à peine l’a-t-elle retrouvé, pas le temps de s’expliquer : une touriste britannique est tuée sous leurs yeux. Fidèle à sa réputation, Agatha se lance dans l’enquête, quitte à laisser filer James, las de ses excentricités… Avec plus de 200 000 exemplaires vendus, Agatha Raisin, l’héritière très spirituelle de Miss Marple version rock, a imposé sa personnalité loufoque et irrésistible. Vous reprendrez bien un peu de Worcestershire sauce dans votre thé ?

Roman de 290 pages – se le procurer

Une enquête légère, peut-être un peu trop légère à mon goût. Agatha Raisin, dans sa folle envie de reconquérir James Lacey (pourquoi ???) le suit dans ce qui devait être leur lune de miel : Chypre. Or, à l’instar de Miss Marple, les meurtres la suivent. De quoi pimenter leur quotidien sur place et rendre infernales ces vacances idylliques.

J’avoue être partagée sur cette enquête. On sait que ce sera léger mais pour le coup, je l’ai trouvé bien longue à venir. Surtout qu’on a l’impression que le meurtrier va se découvrir plus parce qu’il a peur qu’Agatha, avec sa réputation, s’en mêle, que parce qu’Agatha s’en mêle vraiment. L’aspect enquête est donc laissée de côté et les sentiments amoureux d’Agatha ont leur bonne place. Une trop bonne place à mon goût. La relation James-Agatha a de quoi lasser, je sais que je ne suis pas la première à le penser.
Le petit plus est le dépaysement de ce récit. La lecture, durant mes vacances d’été, m’a donné bien envie de découvrir l’île de Chypre et son histoire riche…

Kadeline a lu

Résumé : Les courants du Flux qui relient les systèmes stellaires de l’Interdépendance s’effondrent les uns après les autres. Conscients du danger, les plus riches se sont réfugiés au Bout, la seule planète habitable de l’empire. Ailleurs, quelques uns se mobilisent pour venir en aide aux plus démunis : Kiva Lagos Marce Claremont, Tomas Chênevert et l’Emperox Griselda II. Dernier volume de la série.

Roman de 320 pages – se le procurer

La Chronique concerne l’ensemble de la trilogie

L’interdépendance est un système de gestion de planètes. Grâce aux flux qui permettent un voyage rapide, chaque planète est spécialisée. Chacune dépend donc de toutes les autres pour sa survie. Si cette répartition semble un excellent gage de paix, elle est aussi sa principale faiblesse : que faire quand les flux sont en train de disparaitre, isolant des planètes qui peuvent survivre en autarcie ? 
C’est au début de cet événement critique, que l’on rencontre Cardénia, Kiva et Marce. Trois personnages dont l’importance et l’entente sont a priori plus qu’improbables et pourtant ils sont au cœur du plus grand chambardement depuis des siècles. Entre un scientifique doué mais maladroit, une emperox arrivée là par défaut et une fille de guilde malembouchée ne pensant qu’au sexe et au profit, l’avenir de l’interdépendance est mal partie. Comme l’effondrement de l’empire n’est pas suffisant, on peut ajouter une bonne dose de manigances pour prendre le pouvoir et sauver sa peau.
L’idée de base et l’univers sont géniaux. Les personnages principaux et secondaires sont haut en couleur tout en étant crédibles. Les manigances sont bien pensées et nombreuses. Les différentes problématiques sur ce que les puissants considèrent comme primordial en période de crise est angoissant de réalité. J’ai beaucoup aimé la variété de personnages féminins qui chacun à sa façon est réussi. Sur le même principe, la gestion des règles est un détail de l’histoire très pertinent. Entre réflexions politiques, actions, aventures, complots et personnages il y a tout pour passer un bon moment.
Et pour conclure sur cette excellente trilogie, on retrouve ce qui pour moi est la force de cet auteur, de l’humour et des réparties aux petits oignons.

Laehb a lu

Résumé : Quand Sheila Webb, jeune secrétaire intérimaire, arrive au 19, Wilbraham Crescent, elle trouve la porte ouverte. Elle s’installe au salon pour attendre le retour de Miss Pebmarsh qui a loué ses services pour l’après-midi. Surprise ! Elle découvre la pièce encombrée de cinq pendules qui avancent toutes d’une heure. Mais une surprise plus grande encore l’attend : le corps d’un homme caché derrière le canapé. Quand Miss Pebmarsh arrive enfin, elle est bien incapable d’expliquer quoi que ce soit… En effet Miss Pebmarsh est aveugle ! Heureusement Hercule Poirot, tout jeune retraité, a tout son temps pour venir démêler l’écheveau de cet imbroglio.  Traduit de l’anglais par Jean-Marc Mendel

Roman de 230 pages – se le procurer

La Chronique de Laehb

Encore une enquête où malgré tous les indices en poche je n’ai même pas entraperçu les motivations à cette mise en scène.  J’avais soupçonné le bon personnage mais n’avais aucune idée du pourquoi ni du comment. Il faut reconnaître que cette intrigue est particulièrement tordue, voire particulièrement tirée par les cheveux !
Le grand Hercule Poirot le dit lui-même,  on croirait lire une enquête policière de roman de gare.
J’y ai vu un clin d’œil d’ Agatha Christie à bon nombre de romans plus invraisemblables les uns que les autres mais qui ravissent le lecteur.  On se fait trimbaler de bout en bout et on en redemande !

Maggy a lu

Résumé : Un nouveau départ, l’envie d’y croire… Quand Axel, son mari, lui a proposé de quitter Paris et de déménager aux Engoulevents, le vieux manoir normand un peu délabré dont il a hérité, Margaux a dit oui. C’est vrai, les enfants auront plus de place ; lui, historien, n’a besoin que d’une bibliothèque et d’une bonne connexion internet ; elle, décoratrice, retrouvera facilement des clients. Et ils pourront toujours transformer une partie du domaine en gîte de charme. Mais si Margaux a accepté, c’est aussi pour une autre raison : elle veut tourner la page après une aventure qu’elle regrette encore et donner une nouvelle chance à son couple. Saura-t-elle trouver sa place dans un lieu chargé d’une histoire qui n’est pas la sienne ? Et comment regagner la confiance d’Axel ? Pourra-t-elle oublier ce qu’elle a laissé derrière elle, à Paris ? Axel, de son côté, réussira-t-il à revivre auprès de celle qu’il pensait si bien connaître ? Parviendra-t-il à se confronter à son passé et à faire des Engoulevents un véritable foyer ? Réparer les murs pour mieux réparer les cœurs. Pour ces deux âmes blessées reste L’espoir que le meilleur est à venir…

Roman de 265 pages. Se le procurer

La Chronique de Maggy

 Axel et Margaux ont quitté Paris pour investir le manoir des Engoulevents, héritage familial d’Axel. Quitter la Capitale où Margaux est bien implantée en tant qu’architecte paysagiste est un grand risque. Mais la Normandie est supposée être un nouveau départ pour le couple et ses deux enfants. Parce que Margaux a trompé Axel et que malgré cela, ils veulent se retrouver, retrouver la confiance qui les unissait, ressouder leurs liens… La terre d’enfance d’Axel sera-t-elle propice à cette reconstruction ou finira-t-elle par totalement détruire leur couple?

Quand on ouvre un roman de Françoise Bourdin, on sait à quoi s’attendre. Et pour moi, ses romans sont toujours des lectures doudou.
Comme d’habitude, l’autrice s’est attachée à une problématique universelle (le reconstruction d’un couple après un adultère), a campé ses personnages dans une région qu’elle n’hésite pas à mettre en avant pour servir l’intrigue (la Normandie, qu’elle connait bien puisque c’est là qu’elle réside), a construit des personnages qui ressemblent un peu à Monsieur et Madame tout le monde et a saupoudré le tout de beaucoup de bienveillance.

Comme assez régulièrement dans ses écrits, Françoise Bourdin fait la part belle aux personnages masculins et très vite on avale les pages aux côtés d’une famille sympathique qu’on aimerait bien avoir comme voisins.

La cuvée Bourdin 2021 reste donc dans la lignée classique de sa bibliographie et c’est tant mieux !

Sofinette a lu

Résumé : Providence, le grand nulle part. La bande d’Hugo, dit Bohem, s’englue dans un avenir opaque. Pour s’en affranchir, vivants et libres, ces rêveurs intrépides entreprennent une traversée du pays qui n’épargnera rien ni personne. Guidant leur devoir d’insoumission, trois valeurs tutélaires : loyauté, honneur et respect. Sur la route, Bohem et les siens feront l’expérience de la vie, splendide et décadente. A la fin du voyage, au bout de l’initiation, un horizon : la liberté. Jusqu’où iriez-vous par amour de la liberté?

Roman de 496 pages – Se le procurer

Chronique de Sofinette

Liberté, liberté chérie… Que dire qui n’ait pas déjà été dit sur cette merveille de roman de LŒVENBRUCK « Nous rêvions juste de liberté » ?
Basiquement, c’est l’histoire d’une bande d’ados « à la vie à la mort » qui décide de quitter la petite ville miséreuse de Providence pour tracer la route à motos. De rencontres en amitiés et en amour, de drogues en crimes et en meurtres, la bande de Bohem va-t-elle résister aux galères et à l’âge adulte ?
Un road movie splendide, poignant, irrésistible, une écriture fluide, rapide, captivante… à lire absolument !! »

Sally Rose a lu

Résumé : Voici les péripéties poignantes et drôles de Junior, un jeune Indien Spokane, né dans une Réserve. Rien ne lui sera épargné – il a été le bébé qui a survécu par miracle, l’enfant dont on se moque et il est désormais l’adolescent qui subit en soupirant coups de poings et coups du sort. Jusqu’au jour où cet éternel optimiste réalise qu’un déplorable avenir l’attend s’il ne quitte pas la Réserve. Admis à Reardan, une école prestigieuse surtout fréquentée par les Blancs, Junior se sent devenir un Indien à temps partiel…   « Vraiment excellent, poignant et hilarant, réconfortant et sincère, sage et intelligent… » Neil Gaiman

Roman de 288 pages – se le procurer

Chronique de Sally Rose

Junior est né avec une hydrocéphalie dans une réserve indienne.
Autant dire que son départ dans la vie était empreint de difficultés.
Junior nous raconte son enfance dans la réserve, sa famille, son meilleur ami, l’école, le basket …
Sa vie va être profondément modifiée lorsqu’il décidera d’aller à l’école des blancs.
C’est avec un humour décapant que l’auteur retrace son enfance passée sous le sceau de la différence, celui de la malformation et du racisme.
Les situations cruelles deviennent cocasses tant le narrateur est animé par le pardon et l’espoir.
Un très beau livre adressé à la jeunesse.
A noter de sympathiques illustrations dans la tonalité du récit