C’était le thème du club de lecture du mois de septembre
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Amélie a lu

Résumé : Crazy. Folle. Oui, elle doit être folle, cette enfant qui croit que les songes guérissent les maladies et les blessures, et qu’un esprit la guide. Folle, cette jeune fille de l’Oklahoma qui se lance à corps perdu dans le théâtre, la peinture, la poésie et la musique pour sortir de ses crises de panique. Folle à lier, cette Indienne qui ne se contente pas de ce qu’elle peut espérer de mieux : une vie de femme battue et de mère au foyer. Brave. Courageux. Oui, c’est courageux de ne tenir rigueur à aucun de ceux qui se sont escrimés à vous casser, à vous empêcher, à vous dénaturer. De répondre aux coups et aux brimades par un long chant inspiré. D’appliquer l’enseignement des Ancêtres selon lequel sagesse et compassion valent mieux que colère, honte et amertume. Crazy Brave. Oui, le parcours existentiel de Joy Harjo est d’une bravoure folle. Comme si les guerres indiennes n’étaient pas finies, elle a dû mener la sienne. Une guerre de beauté contre la violence. Une guerre d’amitié pour les ennemis. Et elle en sort victorieuse, debout, fière comme l’étaient ses ancêtres, pétrie de compassion pour le monde. Les terres volées aux Indiens existent dans un autre univers, un autre temps. Elle y danse, et chacun de ses pas les restaure.
Roman de 160 pages – se le procurer
La Chronique de Amélie
Crazy brave est le livre-témoignage de la poétesse Joy Harjo. D’origines creek et cherokee, elle parle au travers de ses expériences très personnelles de l’héritage de l’histoire de ses ancêtres. On y trouve aussi bien un esprit de révolte et de lutte pour un monde plus juste, que des déboires beaucoup plus intimes où l’alcool et les violences domestiques sont omniprésents. Joy Harjo porte en elle le lourd passé d’un peuple spolié et le poids des difficultés actuelles qui en sont les répercussions directes.
Peinture, musique, théâtre, poésie,… c’est par les arts qu’elle s’élève, par eux qu’elle prend sa place dans le monde. Dans la prose même de son roman, on mesure la montée en puissance de cette voix unique. Les premières pages, très factuelles, n’ont rien de transcendant. Elles posent les bases d’un édifice qui viendra peu à peu s’orner de rêves, de métaphores, de galaxies et d’hommes-poèmes. À leur contact l’autrice grandit et son style se révèle beaucoup plus travaillé. Ses visions ouvrent des portes à l’intérieur de soi et le monde paraît plus immatériel, on retrouve la patte subtile de la poétesse qui manipule les images et l’inconscient pour faire toucher du doigt l’indicible.
Ses guerres interminables elle les mène inlassablement, sans haine, avec toute la vigueur de sa compassion et de son esprit de liberté.
Une belle découverte qui possède toute la beauté d’une main tendue.
Audrey a lu

Résumé : En prenant sa retraite, John Rothstein a plongé dans le désespoir les millions de lecteurs des aventures de Jimmy Gold. Devenu fou de rage depuis la disparition de son héros favori, Morris Bellamy assassine le vieil écrivain pour s’emparer de sa fortune et, surtout, de ses précieux carnets de notes. Le bonheur dans le crime ? C’était compter sans les mauvais tours du destin… et la perspicacité du détective Bill Hodges. Trente ans après Misery, Stephen King renoue avec l’un de ses thèmes de prédilection : l’obsession d’un fan. Dans ce formidable roman noir, où l’on retrouve les protagonistes de Mr Mercedes (prix Edgar 2015), il rend un superbe hommage au pouvoir de la fiction, capable de susciter chez le lecteur le meilleur… comme le pire. Un suspense de très haut niveau et une intrigue au déroulé parfait qui vont faire passer au lecteur de belles nuits blanches. Renaud Baronian, Le Parisien.
Roman de 576 pages – se le procurer
La Chronique de Audrey
Suite des aventures de Hodges bien surprenante. J’avoue avoir été déçue au début. Le personnage principal n’apparaît pas, les chapitres sont longs. Et pourtant cette première partie est diaboliquement nécessaire.
Comme dans le premier tome, Stephen King nous met dans la tête des différentes parties. Comme dans le premier tome, l’assassin est consumé par une certaine folie. En l’occurrence, il s’agit d’un fanatisme autour d’un cycle de livres. La lecture, les livres, les auteurs, sont au centre de ce roman si justement appelé en français « Carnets noirs ». Les amoureux de la littérature se retrouveront ( mais pas dans l’excès tout de même) et suivront avec satisfaction la piste sanglante semée par des carnets non publiés.
S’il m’a fallu du temps pour entrer dans la première partie, les deux suivantes se sont révélées de vraies page turner, avec leurs chapitres courts, la tension grandissante. Le génie de cette intrigue n’est pas le mystère mais bien cette tension haletante.La fin du tome amorce un tournant plutôt radical dans le cycle avec une seule pensée : hâte de se plonger dans le tome 3 !
Laehb a lu

Résumé : En 1919, un tueur en série s’attaque aux habitants de La Nouvelle-Orléans en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot. La panique gagne peu à peu, on évoque le vaudou, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche. « Ce premier roman possède ce qu’il faut de swing dans le style et de tempo dans l’action pour transporter aussi bien l’amateur de roman historique que de thriller. » Le Monde des livres « On baigne dans un ambiance Tabasco : vaudou, ségrégation, jazz, alcools frelatés et bordels. » Le Point Traduit de l’anglais par Jean Szlamowicz
Roman de 522 pages – se le procurer
La Chronique de Laehb
J’ai beaucoup apprécié ce polar très dépaysant et assez déstabilisant. Ray Celestin part d’un horrible réel fait divers : un tueur en série muni d’une hache terrorise la Nouvelle Orléans au début du XXème siècle. Roman choral ( j’adore cette présentation ) mettant en scène quatre enquêteurs à la poursuite de ce fantôme du bayou : une jeune détective en herbe, un journaliste, un ex-flic mafieux fraîchement libéré de prison et le flic mal aimé – mal léché.
L’ambiance jazzy pré prohibition, les personnages attachants tant ils semblent fragilisés, le mystère des paysages du bayou et surtout les différentes pistes et suspects suivis en font un roman policier original et très riche en rebondissements et découvertes. Très bon divertissement qui m’a, en plus, appris beaucoup de choses à propos de la Louisiane.
Je continuerai sans aucun doute cette série.
Maggy a lu

Résumé : Londres, 1940. Par un morne après-midi de décembre, Emmy tombe sur une petite annonce du London Evening Chronicle : le prestigieux quotidien recherche une assistante. La jeune fille, qui depuis toujours se rêve grand reporter, postule sans attendre ni poser de questions sur la nature exacte du travail. Elle se voit déjà sauter dans le dernier avion pour un pays lointain et publier des articles brûlants sur la guerre. La déception est grande quand elle se retrouve à rédiger des réponses convenues aux lectrices d’un magazine poussiéreux, sous la stricte férule de la revêche Mrs Bird. Mais l’heure est venue de la résistance féminine. Emmy refuse de s’avouer vaincue. Elle a un plan.
Roman de 384 pages – se le procurer
La chronique de Maggy
Emmy partage un appartement à Londres, au début de la seconde guerre mondiale, avec sa meilleure amie. La nuit, elle travaille pour les pompiers ; le jour, elle se rêve correspondante de guerre. Quand une petite annonce pour un job dans un journal de la capitale attire son regard, elle fonce, se voyant déjà plonger au cœur du conflit. Et la voilà assignée au courrier des lectrices, sous la férule de Mrs Birds, une cheffe acariâtre pour qui les problèmes des femmes doivent se limiter à un choix de chaussures et certainement pas à des problèmes de couple. Emmy, qui désespère d’aider son prochain, ne voit pas les choses du même œil. Après la lecture du pitch, on pourrait penser s’attaquer à un feel good de plus. On imagine déjà le contraste entre l’impétuosité de la jeune héroïne et l’esprit vieux jeu de sa responsable. Et c’est vrai que dans le premier tiers, on sourit pas mal face à des situations cocasses très bien racontées par l’autrice. Et puis, petit à petit, le récit gagne en profondeur quand on passe de l’autre côté du miroir en entrant dans la caserne des pompiers par exemple. C’est assez rare finalement de tomber sur des romans qui se déroulent sous les bombes et dans lequel on n’aborde pas l’aspect militaire ou résistant des choses. Dans ce roman, on voit que les londoniens ont appris à continuer de vivre sous la menace permanente de l’ennemi. Et on s’imagine peu le travail des pompiers en ces temps ravageurs ou que l’on continue à vouloir aller danser le samedi soir. Plus qu’un feel good, Chère Mrs Bird aborde plus largement la situation des femmes au début de cette guerre à travers le courrier que les lectrices envoient au journal d’Emmy. Et de l’autre côté de la lorgnette, il aborde le courage des jeunes femmes qui doivent se construire, fonder une famille, réussir une carrière et qui veulent apporter leur contribution, à leur échelle, pour continuer à mettre des couleurs dans cette nuit qui durera quatre longues années. Ca reste léger, mais plus intéressant qu’il n’y parait de prime abord.«
Priscilla a lu

Résumé : Le corps d’une jeune femme est retrouvé en Lozère. Au regard des éléments qu’ils détiennent, les enquêteurs de la SR de Nîmes se forgent rapidement un avis : elle a fait l’objet d’une chasse à l’homme… Pour le capitaine Merlot, d’Interpol, les conclusions médico-légales placent cette victime dans une longue série. Les gendarmes nîmois vont alors apprendre à leur grande stupéfaction, qu’Interpol tente depuis vingt-cinq ans de démanteler un réseau de trafic d’êtres humains. Louis Barthes, notaire à la retraite, est à la recherche de sa soeur jumelle dont il ignorait l’existence. Ses démarches vont a peu à peu le faire remonter jusqu’à une poignée d’orphelins juifs dont la fuite vers l’Espagne s’est arrêtée dans les Pyrénées… Jeune adolescent de 13 ans, surdoué, Bruno passe des vacances dans les Pyrénées quand il tombe dans un dangereux torrent et est emporté par les flots. Il parvient miraculeusement à s’extirper des eaux tumultueuses, et cherchant de l’aide, découvre une communauté vivant hors temps et hors réalité dirigée par une grande prêtresse qui se fait appeler Virinaë. Trois fils que Céline Denjean tisse ensemble dans un suspens et une tension exceptionnels, et surtout avec sa remarquable maîtrise du récit révélée dans ses précédents romans.
Roman de 656 pages – se le procurer
La chronique de Priscilla
Alors là attention: c’est du lourd !
Je pourrais céder à l’envie de faire une critique uniquement composée de superlatifs pour parler de ce livre que je ne manquerai pas d’idées et que la liste serait longue, très longue… mais je vais tâcher de faire un peu mieux pour vous donner envie de le lire (passer à côté serait votre plus mauvaise idée de l’année).
D’abord il faut parler de la plume de l’auteure: cette dernière est capable d’écrire un bouquin de près de 1000 pages sans te donner la moindre sensation d’étouffement ou de trop plein (mais au contraire de trop peu: j’aurais voulu que ça dure même encore un peu). C’est fluide, hyper bien rythmé et incroyablement « vivant ».
Céline Denjean fait la part belle à la psychologie de l’humain, à ses pires penchants et aussi à ses pires faiblesses.
J’ai été captivée par toute la partie du récit portant sur la nature humaine, à savoir ce que l’homme est par nature mais surtout ce qu’il peut devenir par son conditionnement c’est à dire par le biais de l’influence de ce (et ceux) qui l’entoure: captivant !Les personnages (même les pires) sont fascinants. Et j’ai apprécié que l’auteure ait réussi à tous les travailler de manière égale, ce qui est loin d’être courant, et à tous les rendre intéressants.
C’est vraiment une lecture coup de cœur, et voilà un nom d’auteure qui va rapidement compter parmi les incontournables du paysage des thrillers français !
Ptitmousse a lu

Résumé : Akhila est employée aux impôts. Éternelle célibataire, cette quadragénaire n’a jamais été libre de mener sa vie comme elle l’entendait : toujours la fille, la sœur, la tante de quelqu’un, celle qui fait vivre la famille. Sur un coup de tête, elle prend un aller simple pour Kanyakumari, une petite ville balnéaire du sud de l’Inde. Dans l’intimité du sleeping – le fameux « compartiment pour dames » – qu’elle partage avec cinq autres compagnes, Akhila ose poser la question qui la hante depuis longtemps : une femme a-t-elle vraiment besoin d’un homme pour être heureuse et épanouie ? Compartiment pour dames est le best-seller qui a révélé Anita Nair. C’est un livre délicieux, chaleureux, qui nous ouvre le cœur de ces femmes indiennes dont nous sommes finalement proches, mais c’est aussi un texte engagé sur le sort qui leur est réservé aujourd’hui encore. Traduit de l’anglais (Inde) par Marielle Morin.
Roman de 338 pages – se le procurer
Chronique de Ptitmousse
Structure de récit qui ressemble finalement à des nouvelles, une pour chaque femme que l’on rencontre, avec la vie d’Akhila en fil rouge. Cela fonctionne, on est embarqué avec chacune. Je n’ai pu m’empêcher de penser à deux livres lus et appréciés aussi : « Ce qui nous sépare » d’Anne Collongues, construit de la même façon mais dans un RER français ainsi que « Les Vierges du paradis » de Barbara Wood, le lien étant ici la découverte de la vie dans un autre pays par le regard des femmes.
C’était très intéressant même si je pense qu’il faudrait lire d’autres livres se déroulant en Inde pour se faire un vrai avis. Jusqu’à quel point est-ce réellement la vie d’indiennes d’aujourd’hui ?
Ranine a lu

Résumé : Fils d’une louve et d’un chien de traîneau, Croc-Blanc grandit dans le Wild, le grand désert blanc. Il y apprend sa dure loi : manger ou être mangé. Sa rencontre avec les hommes, les dieux faiseurs de feu, sera décisive. Il se soumet d’abord à l’autorité de l’Indien Castor-Gris, et devient chien de traîneau. Mais un autre maître, Beauty Smith, sanguinaire et brutal, l’engage dans des combats sans merci et réveille en lui toute la sauvagerie du Wild.Du loup ou du chien, lequel de ses instincts finira par l’emporter ? Croc-Blanc est un chien-loup qui ne connaît que la vie sauvage du Grand Nord. Sa rencontre avec les hommes sera brutale : capturé, il devient chien d’attelage avant qu’un maître cruel n’en fasse une bête de combat. De l’instinct du loup ou de celui du chien, lequel l’emportera ?Un grand roman d’aventure qui célèbre l’esprit de liberté.
Roman de 360 pages – se le procurer
Un roman sur la vie d’un chien-loup ? Et c’est tout ? Je pensais m’ennuyer un brin, mais en fait, pas du tout ! Tout y est : l’aventure, l’amour, la joie, la peine… J’aurais bien continué à suivre Croc-Blanc dans la suite de ses aventures. Passionnant et émouvant !
Sally Rose a lu

Résumé : le de Bréhat, Côtes-d’Armor. Ambroise est un gardien de phare des plus expérimentés. Et un habitant de l’île très apprécié. Mais un jour il doit faire face à un double cas de conscience qui engage toutes ses responsabilités.
Ne rien dire pour protéger ceux qu’il aime ?
Seul face aux colères de la mer et à la cruauté des hommes ?
Roman de 320 pages – se le procurer
Chronique de Sally Rose
Sur la belle île de Bréhat, Ambroise est le gardien du phare. Il a un fils dont la maman est décédée dans les suites de l’accouchement. Des années plus tard, il vit une paix conjugale avec Jane et sa fille Betty. Lorsque cette dernière disparaît puis réapparaît, les lignes ont bougé et une atmosphère oppressante s’installe. Chacun garde ses secrets. Jusqu’à quand ?
L’auteur nous livre un coin de Bretagne aussi beau que sauvage avec de beaux personnages emplis de contradictions.
Un thriller qui se lit avec plaisir